Dix ans plus tôt

…déjà 10 ans…Numerobis pointait sa jolie frimousse!

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Bon, ben elles risquent de rester blanches longtemps
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10 bougies!
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le trampoline a tenu le choc
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les valeurs sures
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Antigua

Journée commencée tôt, départ de Deshaies en Guadeloupe à 6:30. On prévoyait une arrivée vers 16:00 à Antigua. Nous avons a bien tracé et performé à Minecraft avec les casiers de pêcheurs et sommes arrivés pour le déjeuner. Le dit déjeuner a bien occupé notre équipage qui à peine les tartines avalées me demandait ce qu’il y aurait pour le déjeuner… déjà que j’avais du mal à finir mon café avec la mer bien formée et les vagues qui se croisaient…

On a fait ce qui restera le déjeuner type lors de nos traversées : des hamburgers !

Antigua est une très belle ile, English Harbor est un charmant port restauré datant du 18ème et ancien repaire de l’Amiral Nelson et nous fait penser à Jersey ou Guernesey. Tout est mignon, bien entretenu, so cute!

Nous sommes passés par le bureau d’immigration, pas moins de trois guichets pour remplir toujours les mêmes informations..un temps de perdu incroyable, il faut montrer pate blanche à l’officier des douanes, à celui  de l’immigration puis devant celui des autorités portuaires pour enfin nous soulager de dollars ( que je pensais caribéens, soit 30% de l’euro, erreur , dollars américains !).

À un moment, on les a vu trifouiller dans nos passeports, regarder de près les papiers de clearance et commencer à nous interroger sur l’équipage l’air un peu soupçonneux. Le fait qu’on ait mis les enfants en « crew » et non en « passengers » les ont (finalement) beaucoup fait rire, limite ils ont photocopié le formulaire pour leur best-of ! Les garçons eux, n’ont pas trouvé cela drôle du tout, je les comprends, ils sont infiniment plus utiles en navigation que moi qui suis souvent comme une poule devant un couteau devant tous les bouts et que le capitaine me demande de border l’écoute de grand voile et que je me repasse le schéma entier du bateau dans ma tête avant d’agir… la vie est injuste, ils commencent à s’en rendre compte!

Retour sur le bateau pour nager et explorer les fonds marins. Pas déçus de ce côté, en plongeant on s’est trouvés face à un banc de thon puis on a croisé des tortues et des raies. Côté pêche à la traîne, pendant la traversée, la ligne a tressauté, le temps de mettre les gants et de tirer dessus, elle avait rompu net, le bestiau devait peser son poids de cacahuètes…

On a préparé le diner de fête de Numerobis (pizza faite par ses frères et sœur) et gâteau « dame blanche », apéritif sur le trampoline.

Numerobis a été bien gâté par sa marraine et ses grands parents. Ses parents (boulets toujours) ayant acheté le cadeau il y a quelques mois, n’avaient pas imaginé à quel point ce dernier tomberait à côté de la plaque… une paire de tennis!! On ne porte plus de chaussures depuis 1 mois et demi…. on dira que c’est l’intention qui compte et qu’on ne pourra faire que mieux la prochaine fois!

Belle Guadeloupe

Portsmouth-les Saintes

Navigation sans problèmes, nous mouillons face au Petit Pain de Sucre, endroit magnifique, les fonds sont grandioses, on y croise toutes sortes d’espèces et même des grosses. J’ai cru voir une grosse bestiole au loin , m’en suis approchée vaillamment … il s’agissait d’une bonne bedaine d’un sexa voire d’un septuagénaire…au moins ça à le mérite d’être décomplexant … Heureusement que je n’avais pas le harpon avec moi, avec ma vue j’aurais pu le prendre pour mon diner 😉

L’endroit est top, un avant goût du paradis!

Nous sommes restés deux jours au Pain de Sucre puis, dans un accès de folie mêlée de témérité , nous avons pris la décision d’aller sur l’île d’en face, l’île Cabrit.

Elle porte admirablement bien son nom et a pour habitants ces chèvres locales aux organes vocaux fort développés , surtout au petit matin…

Nous sommes partis explorer cette île, qui abritait un ancien fort ( devenue une prison abandonnée depuis qq années ). Les ruines, ont été depuis,  peu à peu envahies par la flore locale. Très belle excursion, menée avec Triple A , Numerobis et GG. En digne fille de sa mère (randonneuse, treckeuse et pèlerine devant l’Eternel ), j’ai emmené mon petit monde partir en exploration en… tongs … idée saugrenue vus les sentiers et la végétation … ce qui devait arriver arriva, après avoir mis en garde les enfants sur les cactus, le marcelinier et autres joyeusetés et voulant prendre à la demande de GG en photo une chèvre (GG n’étant d’ailleurs jamais très loin de l’objectif) j’ai posé ma tong sur un magnifique cactus… et comme dirait Jacques D. « Je me pique de le savoir »… les épines ayant traversé ma modeste chaussure, j’ai du y mettre les mains… « ouille ouille ouille »! boulet un jour, boulet…
Jeudi de l’Ascension, départ pour le centre de la Guadeloupe, nous arrivons sur Malendure, face à l’ilet Pigeon, grand spot de plongée, appelé également réserve Cousteau.

En allant vérifier une amarre, j’ai eu le bonheur de nager avec 4 belles tortues…

Nous restons sur ce bel emplacement pour les prochains jours, l’occasion de passer des niveaux en plongée .

Nous vous souhaitons un beau we, ensoleillé d’après nos dernières informations!

Départ de Ste Anne pour le Nord

Sainte Anne-Saint Pierre:

Bonne navigation, vents favorables.

Greatwine est à la playlist, il met Les Lacs du Connemara à fond (merci les cousins et hommage à fullbibi), je tente subrepticement de continuer avec Sardou, le Capitaine ne tient pas longtemps et met vite fait le holà, on passe  à Frérot Delavega (…) à la demande de GG et finissons (ouf) avec le choix de Numerobis, Renaud. Les dauphins nous accompagnent sur la dernière partie.
Saint-Pierre est un bel endroit, charmant et lourd d’histoire avec la catastrophe du Mont-Pelée en 1902 , l’eau est cristalline, visibilité sous l’eau incroyable .

En allant, sans trop d’espoir , à la recherche d’un masque perdu par Numerobis sur le trajet bateau-plage, je suis tombée nez à truffe (?) avec une tortue… magique.

L’avant veille nous avons eu la surprise de voir une raie nager majestueusement avec nous autour du bateau. Nous sommes restés avec GG et Greatwine à distance respectueuse , pas trop envie de la chatouiller.

On s’est rendus compte que Greatwine était un peu pétochard quant aux bébêtes à nageoires, il a réalisé la quantité de poissons qui nageaient autour de nous, les déplacements en bancs étant parfois très impressionnants , résultat il fait de beaux plongeons du bateau mais évite de trop s’aventurer dans les profondeurs.
Pour la petite histoire, j’ai récupéré le masque , grâce à la visibilité des fonds , en d’autres endroits, je n’aurais eu aucune chance.

Dimanche, grand jour pour notre Golden Girl qui fête (enfin !) ses 8 ans, elle a bien cru qu’elle n’y arriverait jamais , et nous pareillement …
C’est le jour de la traversée de la Martinique pour la Dominique. La journée est prévue pour être longue, départ fixé à 6h.

Vents forts, alllure moyenne de 8,5 noeuds, autant dire qu’on a tracé, très sportif mais nous sommes  arrivés presque secs.

On a failli prendre un objet flottant non identifiée sur la coque, la peur de ma vie… oui, je ne prends pas la peine de préciser que j’étais à la barre. 10 minutes plus tard, nous avons manqué d’avoir de la tortue pour le déjeuner, manquée de peu elle aussi!

Cela aurait été rageant, pour elle bien entendu mais je dois reconnaitre qu’à part pêcher des algues, nous n’avons encore rien pris à la traîne…. si vous voyiez les mouettes et autres oiseaux pêcheurs qui s’en donnent à cœur joie à nos côtés et nous provoquent…

Ma dernière idée était de laisser la traîne quand on arrivait sur des endroits pleins de casiers , dans l’idée de faire de toute menace une opportunité … ma casquette RH n’est pas encore complètement disparue… le Capitaine m’a gentiment fait remarquer que nous avions assez à faire avec les champs de mines que représentaient les casiers pour ne pas s’ajouter des contraintes supplémentaires… bon, n’ayant pas plus d’arguments que ça, j’ai lâché l’affaire .
En revanche, bonjour le challenge pour préparer un gâteau d’anniversaire dans ces conditions sportives et sans que la miss ne s’en aperçoive. Étant donné que je suis suivie à la trace, en bonne Mère poule, une opération détournement d’attention a dû être mise en place . On a profité de la bonne humeur de la miss et son rêve de devenir servante (pardon serveuse),  l’apéritif et les petits crackers ont été redoutables d’efficacité , le foie du Capitaine en a pris un coup.

Pour le  gâteau, gentiment et royalement, elle nous a laissé le choix entre une dame blanche et un framboisier ( de l’ami nordiste, « comme chez Tita et Pakou », s’est-elle sentie obligée de préciser ). Donc faire tenir des bougies sur de la glace qui arrivera déjà en état liquide ou créer l’impossible? …on fera un gâteau au yaourt avec les composants liquide de la dame blanche !

Nous arrivons à Portsmouth en Dominique, on va dire que les terres doivent être sûrement plus spectaculaires que les côtes. On s’est baignés dans une eau tristoune pleine d’algues et dénuée de poissons …

Nous sentons que notre prochaine escale à Marie-Galante sera plus prometteuse.

La nuit a été infernale , on entendait  des crépitements au niveau de la coque, impossible de savoir à quoi cela pouvait bien correspondre, comme des bulles de champagne qui éclateraient sous nous! Ah si seulement c’était possible …

Après recherche sur internet à 3:00 du matin, il semblerait que ce soit des crevettes ou des poissons qui tèteraient l’antifooling…finalement il y a bien des poissons , apparemment affamés….

Premier jour …

du reste de notre trip!

Et oui, aujourd’hui sonne le départ de notre première boucle qui passera par la Guadeloupe et les îles Vierges Britanniques, nous piaffons d’impatience.

Retour prévu en Martinique en juillet pour entamer notre migration anti-cyclonique dans le sud des Caraïbes.

À très vite !

Sainte Lucie

Nous arrivons aux Deux Pitons, sur un magnifique mouilllage , les deux rochers  nous surplombent, des poissons de toutes les couleurs, de toutes les sorte, on en a plein les yeux au-dessus  et en dessous de la mer!
A l’occasion de ce séjour à Ste Lucie, je me rends compte que mes capacités de négociation sont définitivement perfectibles, des marchands de légumes ou de poissons flottants nous proposent à chaque arrivée leurs produits. De guerre lasse avec l’un d’entre eux, je me retrouve avec des tomates toutes moches et passe à côté de poisson frais pour un prix disons salé…le Capitaine est revenu une fois avec des kilos entiers de mangues et de bananes déjà bien mûres ….qu’on avait déjà en profusion…sentiment de se faire pigeonner.

La nuit aux deux-Pitons est très agitée, le vent s’engouffrant entre les deux masses, le bateau faisait la toupie autour de la bouée , on n’était pas très rassurés et vérifiions régulièrement notre position . Il faut dire qu’on était jusque là habitués à gérer les nuits différemment. Avec la chaleur on s’endort hublots ouverts , passage de grain: on referme tout, il fait chaud et moite, on rouvre,….re grain,… cela peut durer longtemps, les cernes du Capitaine l’attestent (sa tête est sous le hublot, forcément il est plus réactif;)) . On comprend mieux pourquoi la Martinique est si verte et luxuriante…

Depuis, pour les enfants en tout cas, décision est prise de tout fermer la nuit ,… sans doute plus sage mais gare à ceux qui bougent bcp en dormant….

Retour à Rodney bay mardi , 2h30 de nav. assez facile, il y a bcp moins de houle , du travers voire du près, une pointe à 9,5 noeuds, parfait.

Côté un peu glauque, pendant la traversée il y a eu un message d’alerte pour retrouver un kayakiste perdu entre Ste Lucie et la Martinique. Quand un bateau a signalé un corps flottant, et qu’on a suivi les échanges, on est vite revenus à la réalité…la mer est belle certes …mais le danger n’est pas toujours aussi éloigné que ce que l’on croit.
Mouillage fantastique pour le déjeuner à Gascon Bay, seul bateau dans cette baie, myriade de poissons également , et… quelques scooters de mer qui passent faire rugir leur moteurs pour nous sortir de notre sentiment d’être des Robinsons.

La prise au vent étant très forte, pas tentés de rester la nuit, chat échaudé… on retourne à notre mouillage de Rodney bay de samedi dernier, la musique de karaoké n’est plus,…tant mieux! Parfait pour le départ de mercredi pour Sainte Anne.
Retour sur Sainte Anne sportif, 20 nœuds de vent avec rafales à 30, houle contraire et mer agitée avec allure au près … cocktail parfait pour maman et ses poussins. On est tous restés à côté du Capitaine pendant la navigation, j’ai profité de l’occasion pour leur apprendre du vocabulaire anglais (mon coté, ne pas perdre du temps inutilement), on pousse la provocation à chanter ( et Dieu sait que le résultat sonne faux) et on arrive sains, sourds et saufs à Sainte Anne!

Et l’école dans tout ça ?

La semaine dernière, nous étions au Marin pour une revue complète de l’électricité de bord et l’installation d’instruments de navigations complémentaires type AIS, vous pouvez nous suivre à la trace maintenant!

L’électricien ayant besoin d’aller trifouiller dans tous les endroits les plus secrets du bateau et surtout le plus tranquillement possible, il a été vite décidé d’emmener les enfants loin de lui et de les faire travailler dans les restaurants du coin.

On part donc mardi  avec tout notre barda, les cahiers, les ordis, les casques, les trousses (pas question de partager le bic rouge ou l’équerre, pensez donc). Un bon paquet de kilos dans le dos, vive l’ère du numérique.

On trouve un restaurant avec wifi et qui a l’air un minimum children friendly et j’installe tout le monde autour de la table.

Les trois aînés sont au CNED et pourtant aucun des trois ne suit la même méthode ni organisation sur leur site web… Bienvenue dans le monde merveilleux et souvent incompréhensible du CNED.

Numerobis a un livret qu’il doit suivre, toutes les matières se succèdent, avec de temps en temps des activités interactives. Je lui prépare le pc, débloque le code, trouve la bonne page . Pendant ce temps Golden girl commence de son côté ( pour elle c’est un livret  par matière , à nous de doser et trouver le bon rythme).

Je la mets sur le français  et veille à ce que Greatwine se concentre sur sa matière ( lui aussi organisé par matière mais rien à voir en méthodologie).

« Maman, tu peux me mettre le code, l’ordi est bloqué « , ok Numerobis, j’arrive.

Greatwine: « je comprends rien à Molière, trop nul  »

Je puise dans mon capital patience, je lis le texte avec lui et me rends compte que la lecture n’est pas très fluide, bonjour la 6eme😱, on s’énerve, un peu, beaucoup, voire passionnément (en faisant attention tout de même à ne pas se faire dénoncer par les voisins de table pour maltraitance d’enfant)  quand il ne fait pas trop l’effort de comprendre.

« Maman, tu peux me mettre le code, l’ordi est bloqué « , euh tu pourrais peut-être faire attention et passer ton doigt de manière régulière pour éviter ce désagrément ( bien entendu, c’est la version purgée de mon syndrome de La Tourette).

Je retourne à mon malade imaginaire, Greatwine bloquant toujours et me tourne vers Golden Girl.

« Bon, tu en es où maintenant ? »

« Ben, je t’attends, y a marqué « avec ton accompagnateur , découvre …. »

Au secours, cela va faire une demi-heure qu’elle poirote!

Je respire un grand coup, repense à la « maman calme » de Florence Foresti , on lance des activités interactives pour détendre tout le monde – vous l’aurez compris mes nerfs ont lâché depuis longtemps.

Les sites web du Cned sont évidement organisés différemment pour chaque enfant , le temps que je trouve une activité , le wifi aura planté trois fois… Pour le coup, c’est très bien fait et ludique.

Pause boisson négociée à mi-parcours si tout le monde avance et on y retourne (j’appelle le capitaine pour savoir si ça avance bien coté bateau, il m’annonce qu’il y en aura vraisemblablement pour 3 jours…. oups, je respire bien fort….).  On remet tout le monde en mode travail, on changement de matière, module, support… le calme revient et qui se réveille ?

Triple A, furieux de n’avoir rien à faire me demande « et moi, pourquoi je n’ai pas de travail? ». Ah, s’il avait conscience de sa chance!

Pour l’anecdote, au moment de rendre les premiers devoirs de Numerobis, nous avons eu  la surprise ( et avons difficilement contenu notre joie d’ailleurs) de voir qu’il avait à faire des épreuves et des tests sportifs dont des lancers.

Le bateau est grand mais bon…

On se retrouve à guetter un petit morceau de plage lors de notre trip sur la cote Atlantique pour faire les exercices de Numerobis: lancer de ballon et de balles en hauteur et longueur : un vieux ballon de basket fera l’affaire, en revanche pas de balle. On récupére une sorte de pomme de pin, cela fera office de. Autant dire que notre précision dans les hauteurs et longueurs était toute aléatoire;)

Pour le prochain module, je suis allée regarder, ça parle de danse , on se prépare de bons bêtisiers en perspective.

Samedi, départ pour Sainte-Lucie, grande excitation à bord. La traversée s’est très bien déroulée, j’ai serré ce que vous imaginez pour ne pas prendre de casier de pécheurs. Première escale à Rodney Bay (Pigeon Island). Super endroit pour faire des heures de snorkeling, des poissons par milliers, parfait pour couronner une semaine bien studieuse.

A très vite,

 

Dans la famille boulet, 

je demande le fils et la mère:

Mardi , premier jour suite au joli pont de mai, décision est prise d’aller à Fort de France pour rendre visite aux douanes et régulariser  notre situation .

Nous louons avec triple A une petite (touuuuute petite) voiture et filons tous les deux.

En route, il me demande pourquoi je fais tout ce bruit…. euh, ça fait 10 ans que je conduis une automatique, suis un peu rouillée de la jambe gauche.

On trouve (plutôt facilement) le bâtiment et entrons dans le premier bureau que nous trouvons. Il est environ 11:00.

Un monsieur est derrière sa vitre et roupille tout son saoûl… comment, diplomatiquement, le sortir de ses songes?

Comptez dans ce cas sur triple A qui me demande à tue-tête : »et pourquoi il dort le Monsieur , il est très fatigué ?? »

Efficace , le Monsieur nous renvoie au deuxième étage du bâtiment du fond en sortant … les douze travaux d’astérix commencent .

Nous trouvons le bon bureau, une employée nous reçoit de manière assez peu cordiale mais bon, tant que j’ai les papiers je compose.

Je remarque que triple A la fixe des yeux depuis un bon moment et quand elle me tend l’acte de francisation, il lui dit avec un grand sourire : »moi aussi j’ai des boucles d’oreilles de pirates « … je prends vite fait le papier et ne demande pas mon reste.

Le lendemain, lassés des derniers dénouements et ayant l’envie d’en découdre, nous envisageons de partir pour la côte atlantique.
La baie des Anglais sera sans nous, on a tenté de la passer en bateau mais les fonds étaient vraiment peu profonds et nous n’avons pas encore trop confiance dans les réglages du bateau, une erreur de profondeur serait vraiment bête …

On fait demi tour, et on tente l’anse d’après.

Il est vrai que l’on s’attaque à la côte « au vent », c’est très beau mais très escarpé et plein de cayes, pas le droit à l’erreur, mega stressant. Moi qui pensait que la Bretagne et Bréhat étaient  une bonne base, la Martinique apparaît comme très technique et sportive.

À peine sortis de la baie des roasbeef, on lance le déjeuner rapide (ambitieux également , on s’est lancés dans la confection de hamburgers maisons, avec la houle un peu dur …). Le Capitaine s’autorise enfin  10 minutes de répit après le passage compliqué de la baie des Anglais, il me laisse la barre le temps d’avaler son pain raplapla et sa semelle de botte et ce qui devait arriver arriva. Greatwine me dit: « maman on vient de se prendre une ligne de casier…  » j’avais pourtant mes lunettes mais on est décidemment très hauts perchés et ne suis pas habituée à scruter la mer, faut que je m’y mette.

En tout cas, c’est évidemment catastrophique pour le moteur, on coupe tout mais le mal est fait… non mais quel boulet.

Je plonge piteusement pour aller nous décrocher de ce 😡😡de filin mais un bout resté accroché à l’étrave .

Attachée tant bien que mal et retenue par mon Capitaine (j’ai bien vu dans son regard le moment d’hésitation à me maintenir…), j’ai eu beau plonger et replonger dans la mer assez montée, rien à faire. Impression de nager dans un tambour de machine à laver, impressionnant.

Après  quelques manœuvres, le Capitaine nous a sortis de cette sombre histoire.

On file sur Petite Grenade, a priori le moteur est safe.

L’arrivée est tout aussi épique, le passage était très étroit et le soleil de face,… on y est arrivés et mouillons seuls au monde dans une superbe baie, au milieu de la mangrove.

Les jours suivants sont tops, navigations musclées sur cette fameuse cote au vent, rafales à plus de 30 noeuds, des grains qui surgissent d’on ne sait où et repartent aussi sec ( façon de parler, on est bons à essorer ).
On a sorti les kways ( les vestes de quart nous semblent être des saunas sur cintres), je ne les regrette pas , cela ne nous donne un air pas très malin mais qu’importe, on est au sec !

Côté mal de mer , triple A me réclame en prévision des nav son sirop , et j’ai surpris Greatwine taper discrètement dedans.

Il n’y a que notre Golden girl qui arrive à passer les moments chauds à dessiner ou lire (ou faire ce qu’elle veut d’ailleurs, j’irai pas vérifier et ce n’est pas le Capitaine qui me laissera la barre dans ces moments). Numerobis est généralement à nos côtés à la barre.
Les baies sont des havres de paix, impression d’être seuls au monde dans des bancs de sable fin… génial.
Côté pêche , nul de chez nul, j’ai repéré en snorkeling une langouste, me suis dépêchée de demander au Capitaine de me sortir le harpon, les gants, tout ça tout ça… impossible d’armer le harpon et pas eu le cœur ni le courage non plus d’attraper le bestiau par le cou,… dommage on est passés à côté d’un bon diner.

Retour à Saint Anne dimanche, première longue navigation… mer formée , allure moyenne 8 noeuds jusqu’à 10, dans l’ensemble plus confortable qu’un monocoque…Greatwine a quand même baptisé discrètement un seau…

 

Premières avaries

Jeudi dernier , on file au Marin pour un check up complet du bateau.

Inspection des cordages , électricité, sellerie et remplacement d’une hélice.

Pour cette dernière , on fait appel à un plongeur Tchèque qui baragouine trois mots d’anglais. Il plonge une fois, trifouille trois trucs et remonte en nous prévenant qu’il risque d’y avoir des « difficultés », repart aussi sec sur une autre intervention en nous prévenant qu’il repassera .

Bizarre mais avec toutes les personnes et différents corps de métier sur le bateau, on ne se formalise pas trop.

On le revoit passer au loin plusieurs fois, on lui fait signe de revenir , il revient à contre cœur et plonge une nouvelle fois .

Il remonte un quart d’heure plus tard en nous disant qu’il y avait « emergency » et qu’on ne pouvait pas utiliser le moteur bâbord en l’état….

Gloups.

On active la situation d’urgence, contactons le chantier pour sortir le bateau de l’eau le lendemain, trouver des ouvriers pour réparer le tout.
Lendemain, lever 5:00 pour être sûrs d’arriver à l’heure au chantier, notre vieux loup de mer (que j’appelle chonchon dans ma tête ) nous accompagne , un grand cœur se cache derrière cette rugueuse enveloppe!


Nous abandonnons le Capitaine avec le bateau et je file avec les enfants dans le café du coin, repère et repaire de tous les marins du coin (Mango Bay). Inutile de préciser que pour y arriver , nous avons testés plusieurs pontons, mon sens de l’orientation était un peu perturbé et les garçons trop contents d’avoir du rab!

On s’installe au fond du café , on sort les cahiers et hop hop hop au boulot les asticots .

Épreuve de test acoustique en plus , entre la radio locale à fond et un chantier sur le toit d’à côté avec des bruits de disqueuse et de perceuses difficilement soutenables.

Je négocie une pause boisson si tout le monde travaille bien, assez bien joué , ils ont trimé 1:30 sans broncher .

On récupère le Capitaine pour déjeuner, entre temps on fait deux trois courses pour le bateau histoire de creuser jusqu’au bout le budget.
On revient au chantier , deux hélices changées et l’attente peut commencer pour la remise à l’eau. On se fait griller la priorité par le charter local et comble du comble, le chef de chantier croyant me faire plaisir met à l’eau un bateau devant lequel je me tenais plantée , droite comme un I et l’air peu amène … mauvaise pioche, on a été bons pour attendre encore 1/2 h.

Avec les enfants qui commençaient à sérieusement fatiguer ( ou étaient-ce nous qui étions un peu déprimés et sensibles?), le chantier qui était source de chutes ou de blessures en tout genre , la tension montait et grandissait à vue d’œil.

On repart vers 17:30 , tard pour le coin, le soleil étant un couche-tôt, il va falloir tracer.

Les deux grands nous suivent en annexe , la gloire! au moins on a deux heureux.

Arrivée dans la même veine de la journée, au mouillage le guindeau de la chaîne de l’ancre se déroule d’un coup , le dessalinisateur disjoncte, le lave-linge fait grève … quand ça va pas, ça va pas!

On change notre programme, l’électricien passe voir ce qui se passe, qq courses et nous voilà d’équerre.

Les enfants ont fait la connaissance d’un voisin de leur âge, ils ont joué au paddle des heures durant , leurs rires faisait plaisir à entendre. Cet après midi à surtout été l’occasion de tester le cadeau de Noël de Greatwine de la part de sa Maraine, une voile de planche gonflable, dont le pied de mat est adaptable au paddle .

On y est tous passés , c’est très amusant, tout le monde a réussi à virer ou empanner en quelques minutes , énorme quand on sait combien il est ingrat et difficile de faire un ou deux bords en planche classique au bout de qq jours, et encore il faut que les conditions climatiques soient de la partie.

Nos trois grands (sur la photo, 7 ans et de grosses poussières et même pas peur!) s’en sont sortis comme des chefs et nous aussi ! Le manque de dérive nous empêche de remonter au vent, le Capitaine est vraiment cool puisqu’il a passé l’après-midi à nous remorquer.

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Le soir venant , je prends mon service du soir et commence à préparer le diner, taboulé pour les 5 et je sors tomate et thon pour me faire une salade gluten-free.

Ayant acheté des petits piments , déjà utilisés pour des currys et ayant l’habitude de picorer, je croque dans un joli spécimen rouge.

Et là, je commence à passer par un tourbillon de sensations passant du picotement à la brûlure en quelques minutes , on sacrifie un sac de glaçons que je me passe sur le visage pour atténuer la douleur , mais elle continue d’irradier et arrive aux yeux. Je commence à paniquer et demande au Capitaine d’appeler les urgences. Le téléphone en Martinique étant parfois capricieux , plusieurs tentatives seront nécessaires pour joindre les pompiers, qui nous orientent sur le samu puis le médecin conseil.

À chaque fois que le Capitaine expliquait « ma femme a mis un piment dans sa bouche » je me sentais de plus en plus bête mais en terme de douleur , toujours pas d’amélioration , c’est comme si je m’étais pris un shoot de bombe lacrymogène.

Le médecin demande quel est mon âge , et là je suis achevée directe …réponse de l’affreux Capitaine: « 40 ans ». Je baragouine , « non 39 et demi » mais personne ne m’écoute jamais dans cette famille .

Le médecin continue en nous demandant si on est près d’une pharmacie ou si on a des médicaments, et là, les 140 litres de médocs et autres matériels étranges et les heures passées à préparer la trousse (caisse) à pharmacie m’enorgueillissent.

On a de quoi me traiter sur place ( je ne dirai pas à mes anciens collègues que j’ai pris le concurrent direct de kest 1!).

En attendant que cela fasse effet le Capitaine me lit la littérature à voix haute sur l’objet de mon malheur, effectivement:

Piment habanero

Aussi connu sous le nom de piment antillais. Une espèce plus familière donc, mais pas moins dangereuse. Selon Internet et Wikipedia -deux sources d’information totalement infaillible – il faudrait se protéger les mains et les yeux pour le cuisiner. Cet aliment est tellement nocif que le seul fait de le toucher est susceptible de provoquer des brulures sur les mains. Accessoirement il a aussi l’effet d’une bombe lacrymogène sur l’appareil respiratoire.

Ou bien

Le Piment habanero (Capsicum chinense Jacq.) est une espèce de piment de la famille des Solanaceae. Il est cultivé pour ses fruits à la saveur particulièrement piquante. Il est aussi appelé piment antillais.

Ce piment est extrêmement fort (y compris pour les amateurs de piments) : sur l’Échelle de Scoville, il est noté de 100 000 jusqu’à 577 000 pour certaines variétés.Une seule goutte de suc suffit à brûler les lèvres et la langue. Il faut protéger ses mains et ses yeux en le préparant. Des fortes brûlures apparaissent sur les doigts quelques heures après la préparation. De même, sa préparation a tendance à irriter l’appareil respiratoire provoquant l’effet d’une bombe lacrymogène.

Aux Antilles, il est très communément consommé : découpé, on frotte les aliments avec le piment, sans le manger directement

Ce n’était pas bien malin de croquer à pleines dents dedans….je ressemblais plus à rien,  visage  gonflé, yeux explosés, la misère.

Lendemain matin, au moment de la vaisselle de petit dej, Numerobis nous indique qu’il n’y a plus d’eau. Tatata, trêve d’excuses bidons et à la plonge mon gars…. sauf qu’évidemment il a raison… à la plomberie de nous lâcher ….Une pompe à eau qui fatigue manifestement. Les garçons qui regrettaient leur camp d’été de louveteaux ont eu une séance de rattrapage express en vaisselle et seau !

Si je vous dis que j’ai cramé une machine entière de linge en ayant mis un produit détachant qui n’a rien compris et fait l’inverse… après 24 h d’immersion , on peut pas lui en vouloir mais quand on dit que tout lâche….l’incarnation de la loi de Murphy;)

À part ça, tout va bien, l’aventure commence !!