








Bien gratinées s’il vous plaît ….
Tout avait pourtant bien commencé , et oui, oh joie, la pièce manquante du winch est enfin arrivée de St Matin par la navette volante. Dès mardi matin (5 décembre ) elle est installée et après quelques heures de travail de finition, nous quittons St Barth et nos copains d’Artemis vers 17:00. Départ un peu loupé par notre bout de garde qui se coince dans la bouée mais heureusement Fabrina a réussi à nous dégager en un coup d’annexe , encore merci !
Nous avons en tête d’arriver aux USVI au petit matin mercredi, n’ayant pas besoin de faire la navette BVI-USVI pour établir le visa l’ayant déjà fait quelques mois avant.
Gros coup de cafard de GG en quittant St Barth, les amies lui manquent déjà, ainsi que les séances de coiffure, et autres girly affaires auxquelles ma contribution est des plus pauvres si ce n’est navrante.
Nous arrivons à St John, nous nous posons à Cruz Bay pour faire la clearance . Malheureusement le port est dévasté , ce qui fut le poste de douanes n’est plus qu’un amas de tôles … nous n’avons plus qu’à repartir après avoir pu faire le plein d’essence néanmoins dans un dock un peu douteux mais ayant le mérite d’exister .
On nous envoie sur un autre port à deux heures de nav, et vogue la galère …
Nous y arrivons , GG refuse de venir, elle en a marre et nous propose de déclarer que le bateau s’appelle 5gone histoire de l’oublier…. on lui rappelle que le président américain a beau être le meilleur ami de Mickey, pour le reste il n’est pas du genre à plaisanter ….
Le temps de poser l’ancre, sortir l’annexe et marcher environ 1,5 km nous arrivons enfin au poste de douanes qui, exceptionnellement ferme à 16:00 et non 17:00 comme indiqué sur le guide et forcément il est …16:05… mmm la scoumoune continue .
Le lendemain, nous passons vers 8:30 faire notre devoir et croisons nos amis de Fakarever en train de faire leur journée navette, amusant de se retrouver à faire les papiers ensemble, nettement moins (amusant) quand la douanière nous annonce que nos visas sont expirés et que nous ne pouvons entrer sur le territoire américain et que la seule solution consiste à aller aux BVI pour faire également la navette le lendemain…. plus déconfits que nous à ce moment là vous n’imaginez même pas , sachant que le programme est plus que serré, nous allons devoir survoler (façon de parler avec nos bolides à 8km/h) Porto Rico .
Nous repartons vers les BVI , 4h de nav contre la houle…. et faisons notre entrée dans les BVI et passons la douane sous un barnum, le bâtiment officiel n’étant plus …
Vendredi, lever 5:30 pour pouvoir attraper la fameuse navette de 7:00, sachant que nous n’avions pas réussi à repérer l’endroit du départ , tout étant chamboulé au niveau des infrastructures ou en tout cas ce qu’il en reste.
Nous débarquons tous les 6, nous tâchons de caler notre annexe sur un dock à peine flottant et arrivons enfin à acheter ces fameux billets. 325$pour avoir le plaisir de faire un aller retour dans la journée , quel bonheur….
Notre bateau arrive avec près de 20 minutes de retard …
Nous embarquons, prudente je me mets sur l’un des rares bancs extérieurs disponibles , histoire de ne pas aggraver le mal de mer qui monte rien qu’à l’odeur de gasoil . Nous faisons quelques mètres, le moteur fait un drôle de bruit et … revient au port… la guigne .
On attend puis nous sommes invités poliment à débarquer , « for technical reason ». « Tu vois maman, ce n’est pas toujours nous qui avons des problèmes »me dit GG…indeed…
Nous repartons au guichet , faisons annuler le billet et en reprenons un autre sur l’autre compagnie…mais qui ne repartira de St Thomas qu’à 15:30…. ou sinon il faut traverser l’île pour récupérer la navette de 12:30. Bonnes perspectives de glande à gérer en vue avec les enfants levés super tôt …
Une fois arrivés, nous faisons les formalités pour nous rendre compte que finalement on aurait pu éviter tout cela la veille, suffisait de tomber sur la bonne personne …. j’en aurais pleuré …surtout que le bateau étant resté aux BVI, nous ne pouvons pas faire sa clearance et donc sommes condamnés à repasser le lendemain…quand on vous dit qu’on n’a pas de chance sur ce coup là ….
Nous décidons de prendre un taxi pour éviter trop d’attente, on discute du prix et montons à bord. Entre temps le chauffeur prendra 4 autres personnes (autant rentabiliser sa petite affaire) et on commence à sérieusement douter d’arriver à l’heure et louper le bateau ce qui serait franchement la cerise sur le gâteau …
Arrivée on time , le temps de prendre des hotdogs (que triple A appelle des bouledogues) et zou on repart ( non s’en s’être délestés de quelques dollars de plus, soi-disant pour le port). A ce tarif la , on va être vite à sec, plus de 500$ dépensés en une demie-journée pour …rien .
Le ferry fonce à toute allure et nous emmène à Supper Hole… euh, ce n’est pas trop ce qu’on avait prévu , manifestement on n’a pas bien lu les papiers… heureusement ce n’était qu’une halte pour déposer de la marchandise , on a eu chaud (au sens propre comme au figuré , nous sommes en plein soleil et ça tape).
Bien entendu nous devons re-remplir des papiers pour l’immigration, je sens que mes futurs rêves seront peuplés de numéros de passeport.
Les enfants réagissent bien, voire mieux que nous qui commençons à déprimer sec à l’idée de tout recommencer le lendemain et de squeezer Porto-Rico. La seule chose qu’on peut leur reprocher est de vouloir tout regarder , que ce soit le poste de douane avec prise des empreintes digitales ou reconnaissance oculaire, ils se font tout le temps rabrouer avec des « do not cross the line » peu amènes.
Au final, les ferries sont heureusement ultra rapides, gare aux porteurs de moumoutes !
Nous arrivons donc à Tortola pour récupérer le bateau , nous passons l’immigration et les douanes, sortons et en remettant les passeports dans la pochette, enfer et damnation, il n’y en a que 5…. bor€&9&’n et tout ce que vous imaginez… panique, nous repartons au poste de douane et immigration, personne n’a rien vu…
On défait le sac à dos et que ne voyons nous pas … le passeport de Numerobis au fond … ce qui fait que nous repassons les postes … en nous amusant quand même de voir que nous avons pu faire passer un passager clandestin tranquillement sans que personne ne s’en rende compte.
On récupère le bateau et fonçons vers St Thomas de manière à pouvoir accomplir rapidement nos formalités samedi…4 heures de nav tout de même à enquiller.
Le lendemain, le Capitaine part dès 8:00 pour expédier les formalités . Bien entendu, cela ne pouvait pas être aussi simple, la sainte famille doit être présente… généralement le « master » suffit. On arrive tous les 6, légèrement énervés pour s’entendre dire de repasser plus tard, un ferry vient d’arriver, ils sont débordés … on croit sentir que nous ne sommes pas prioritaires , le type de la douane était d’ailleurs tellement débordé qu’il jouait sur son téléphone. Y aurait il du foutage de g…. dans l’air? Nous tâchons de ne pas trop nous énerver et au bout d’une 1h, nous avons enfin le papier.
Nous filons avec Faka , direction Culebra, au large de Puerto Rico. Le temps nous est compté, nous visons d’arriver avant la fermeture des bureaux administratifs pour effectuer nos formalités d’entrée .
Nous lançons le geneker qui nous permet d’avancer à bonne allure et arrivons vers 14:30. Nous sortons l’annexe et nous voilà tous les 6 à la recherche de la douane.
Nous croisons une locale qui nous dit qu’il faut aller à l’aéroport , à 25 minutes …. gloups . L’île est encore sens dessus dessous, la dame me dit qu’à son sens, il n’y a pas d’obligation d’y aller.
Ok, nous repartons et faisons le point avec faka et fêtons l’anniversaire du grand moussaillon.
Le lendemain, nous nous préparons pour partir quand une annexe vient à notre rencontre. Dedans un homme nous demande d’où nous venons et si nous avons des infos sur St Martin. Son cata a beaucoup souffert pendant les cyclones, les deux moteurs sont HS et sa bôme cassée … nous ne pouvons pas trop le renseigner et à notre tour lui demandons son avis sur les étapes que nous avions prévues . Grâce à Neal , nous rectifions qq haltes. En continuant la conversation et en lui faisant part de la situation, il en vient à nous dire que nous n’avons pas le choix, nous devons faire la clearance. Il propose d’appeler les autorités et part chercher son téléphone sur son bateau (nous ne captons rien de notre côté ) en priant pour qu’on puisse avoir un peu de réseau .
Il revient, nous appelons et le douanier semble accepter de faire par téléphone les formalités , génial . Nous passons la demie heure suivante à parler et épeler toutes nos identités façon charlie alpha delta, c’est épuisant ! À la fin ,il me demande d’attendre un peu … reprend la ligne et me dit qu’on doit maintenant aller faire les formalités à l’aéroport 😳au secours , tout ça pour ça !
Et nous revoici repartis tous les 10, la zone pour amarrer les annexes est détruite, Niel nous recommande de faire très attention, sous l’eau c’est un cimetière à bateaux.
Arrivés à l’aéroport après une petite trotte ( désert puisqu’il semble que les avions n’aient pas encore repris les lignes ), la douanière nous attendait (bonne surprise, tout l’appel téléphonique n’était pas vain) mais nous informe qu’en raison des cyclones, le système informatique est Out, elle ne pourra pas imprimer notre cruising permit. Il faudra le récupérer dans le nord-est de Porto Rico, je vous donne dans le mille… c’est à l’opposé de notre projet.
Bon, franchement , on prend l’air embêté mais la décision va vite être prise de nous en passer et de tracer un peu la route, nous sommes attendus dans 15 jours à Cuba!
Dés retour sur le bateau , nous visons l’île de Vieques (non s’en avoir pris un petit apéritif avec Neal et sa femme pour les remercier ). 5 heures de nav malheureusement au moteur , pas beaucoup de vent.
Nous avons fait échange d’enfants , nous avons les filles et triple A. Nous mettons au cas où la ligne et avons la joie de l’entendre grelotter (oui grelotter car nous avons mis un petit grelot à la oui-oui histoire de ne pas passer la nav à trifouiller le fil pour savoir si « ça »a pris).
C’est Balthazar le thazard (d’après le guide des poissons ) de 45 cms…parfait pour le dîner avec les copains ! Sans compter que changer un peu du poulet surgelé ne nous fera pas de mal…
Le lendemain , navigation jusqu’à Puerto Castillas, l’endroit est d’une grande désolation, plus de pontons pour accoster, arbres décimés , pas d’électricité …avec mamafaka et MM nous partons en exploration, captain Faka nous ayant droppées en annexe sur la plage. Nous cherchons où poser nos poubelles et voyons trois femmes assises sur ce qui reste d’une terrasse. Nous leur demandons si elles savent où nous pourrions trouver un supermarché . Elles rigolent en nous répondant que c’est à 4 ou 5 kms … et ni une ni deux la plus âgée nous demande de l’attendre le temps pour elle d’aller chercher sa voiture !! Incroyable, nous sommes super touchées , elle nous explique sur le chemin qu’elle s’ennuie beaucoup, sa maison a été dévastée , elle n’a quasiment plus rien sachant que les assurances refusaient de couvrir le front de mer et que sans télévision , électricité et téléphone, les journées sont très longues . Nous arrivons au supermarché, bien achalandé à l’exception du frais quasiment inexistant et notre petite dame nous attend dans sa voiture .
En la remerciant , nous lui offrons une bouteille de vin, elle en est bouleversée et nous promet de la boire pour Noël en pensant à nous. Sa générosité nous aura en tout cas beaucoup touchées , God bless her!
Le lendemain, nous appelons les gardes-côtes de Puerto Rico pour les prévenir que nous allions changer de district, obligés de téléphoner avec l’iridium, il n’y a plus de lignes et accessoirement d’internet . La conversation coupe plusieurs fois, le satellite n’étant pas toujours bien calé et la conversation avec le douanier folklorique, tout est épelé en alphabet international et il me demande pas moins de 10 fois où nous sommes . Lui ayant répondu 10 fois également « Puerto Castillas » , il commence à s’énerver méchamment . De guerre lasse je lui épelle l’endroit et là il me répond ah « Puerto Castiiiiiiiiiiillas ». Euh, à l’accent et surtout l’intonation près, c’est ce que je me tuais à lui dire !
Nous repartons et essayons pour la première fois notre voile parasailor, impressionnante !
Arrivés à Salinas, qui était réputée pour ses restaurants et sa Marina, nous ne pouvons que constater que ce n’est plus qu’amas de tôles et de mâts, nous slalomons entre les épaves ….
Mercredi, nous visons l’île de la muerte (!), l’eau est enfin claire ( nous n’avons pas pu nous baigner depuis 5 jours, cela commence à nous manquer sérieusement ).
Le temps de nous poser, nous sommes envahis pas une myriade de moucherons , pas besoin de prévoir de viande pour le déjeuner, on éternue même moucherons ! Imaginez le dégoût de notre végétarien de Numerobis …
Les moucherons finissent par on ne sait quel miracle tous mourir (quoi que… nous sommes quand même sur l’île de la mort…) et nous laisser en paix. L’île est elle même dévastée, mais la baignade hautement appréciée!
Nous partons pour Ponce jeudi, l’idée est de pouvoir enfin avoir une connexion internet, l’iridium ne nous permettant que de recevoir deux fois par jour la météo et quelques mails sur l’adresse iridium. Seule contrainte, un minimum d’octet, le dernier mail que nous avons reçu contenait une photo insérée dans la signature, il nous a fallu 8 heures pour le charger… en gros sur cette adresse, il faut purger les historiques des messages si on ne veut pas mettre les nerfs du Capitaine en boule (sur les 8 heures, il fallait également se reconnecter toutes les 10 minutes )….
Arrivés sur Ponce, mitigés , nous nous trompons de port et arrivons au Yacht Club. Pas de problème, nous repartons et mouillons quelques centaines de mètres après au port de commerce. Même desolation, nous n’y resterons pas pour visiter et décidons de partir directement pour la République dominicaine à quelques 24 heures de nav.
Cette dernière nous fait prendre le canal de la Mona, qui peut être compliqué en raison de phénomènes météorologiques (le vent du Nord en cette saison) et au passage de fonds de 50 m à 3000 m! Notre fenêtre météo est bonne, la navigation se passe bien mais nous perdons beaucoup de temps à tirer des bords. Au cours d’un empannage nos lignes de pêches s’enroulent dans l’hélice du moteur tribord … il nous manquait notre dose quotidienne de scoumoune…
Nous finissons au moteur (bâbord bien sûr ) pour pouvoir arriver avant la fin de la nuit sur l’île de Saona et vérifier l’hélice.
Cette dernière a enroulé environ 8 mètres de ligne, nous allons y passer quasiment 3/4 heures à la défaire.
Je vous dit pas combien nous avons apprécié notre apéritif le soir venu!
Le lendemain, départ pour la Romana, histoire de faire les papiers d’immigration et accessoirement profiter d’une marina ayant la réputation d’apporter piscine, confort et …internet, on a beau dire, sans connexion depuis au moins 1 semaine, nous nous rendons compte que cela devient compliqué à gérer à tous points de vue, notamment Cned parlant. En effet, nous ne pouvons faire un grand nombre de matières du primaire type anglais, musique, et autres, les enfants commencent à accuser un certain retard et ne se précipitent pas pour le rattraper.
La navigation est parfaite, moyenne à 8 noeuds, mer plate.. que demande le peuple ?
À l’arrivée nous contactons la marina par vhf, ils nous envoient au bout d’un quart d’heure un dinghy qui nous demande de nous mettre sur le ponton en béton face à l’entrée. L’amarrage est sportif, les amarres sont tendues comme des slips, nous lui demandons si nous pouvons aller ailleurs, il n’y a même pas d’eau ni d’électricité. Il est embêté et nous envoie au mouillage à quelques mètres.
Puis, avec un grand sourire, une fois l’ancre posée, il nous informe que l’immigration passera et qu’après il faudra partir…. la marina est pleine, nous ne pouvons pas rester sur cet endroit privé …
Bon, on ne parlera plus de scoumoune , cela ferait redondant ….