Nous arrivons au Panama après le Costa Rica désert de toutes embarcations, au milieu des gros cargos qui attendent de passer le canal, tout à coup on se sent très entourés, un peu trop même !

Nous arrivons sur la marina de Shelter au petit matin, en quelques minutes radio pontons nous informe de toutes les bonnes adresses et les bons contacts pour les réparations d’avant passage de canal. On nous propose même de tenter l’expérience de passer le canal sur un bateau de français qui traverse quelques jours plus tard.

On accepte, avec comme condition préalable de pouvoir prendre avec nous triple A, les autres sont déjà invités à droite et à gauche, la marina est pleine d’enfants, nous ne les voyons presque plus une fois le CNED achevé. Parties de chamalow au feu de bois, pêche avec deux bouts de ficelle, chant  et aquagym avec les américaines… un programme en or massif!

L’expérience de traversée est…. une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie, les voiliers font insectes comparés aux énormes cargos. Les écluses s’enchainent, nous sommes à trois voiliers cote-à-côte.

Une fois ces quelques jours passés en marina, nous sommes heureux de pouvoir enfin partir en direction des San Blas après un stop à Portobelo (voir précédent post) qui nous a permis de passer de bons moments avec l’équipage de Balanec (Balanectao.wordpress.com) et un autre stop à Linton Bay, qui nous a permis de faire réparer enfin notre AIS.

Les San Blas tiennent leur promesse, plein d’ilots plus ou moins déserts ou habités par quelques familles de Kuna. (Oui, après ce post, vous devriez avoir en tête l’image de papa lion tenant dans sa gueule le jeune Simbad et une musique entêtante qui prend du temps à en sortir).

Sur une de ces iles désertes (pardon, seul un bateau mouillait), les enfants ont pu jouer à Robinson/Koh Lanta, une vraie carte postale. L’après-midi, ils ont été rejoints par une famille de français accompagnée de Kunas. La carte était trop parfaite, nous sommes piles à l’endroit où un crocodile de 3,5 m s’est fait les dents un an avant sur une française…. Au temps pour le long snorkling que j’avais fait quelques temps auparavant, vive le canoë !

J’avais commencé également à nettoyer la coque en prévision des Galapagos (qui exigent, entre autres, une coque propre de tout coquillage ou algue). J’avais été un peu perturbée dans mon opération printanière par une rémora qui tournait autour de moi, peu ravie que je lui gratte son gouter.. tant pis pour la coque, elle attendra des eaux moins habitées !

La famille française reviendra le lendemain, invite nos derniers loustics à déjeuner, adorables ! Le papa me prévient qu’ils ont prévu du cochon d’inde, pas folle je ne dis rien aux enfants, sur un malentendu ils vont peut être  s’arrêter à « cochon » !!

Retour  mitigé de Golden Girl sur le bateau : « maman, j’ai mangé du rat…. ! », heureusement qu’ils sont tombés sur les deux carnivores de la famille, les autres auraient été bien embêtés ! En tout cas, ils ont adoré les animaux de compagnie  à bord!!

Mercredi, départ pour une nouvelle île où beaucoup de bateaux français ont prévu de se rejoindre pour un grand barbecue. Nous les suivons, évidemment, avec plaisir. A la VHF, ils nous indiquent de nous amarrer…. au cocotier !… on se regarde sceptiques avec le capitaine, pourtant, pour une fois il n’y a pas d’interprétation linguistique possible…

En effet, l’idée est de jeter l’ancre à 50 m du rivage puis d’aller s’amarrer aux cocotiers de l’ile… bon, ben on ne mourra pas idiot, on le tente !!

L’île est top, abritée du vent, les kunas adorables, nous passons de bien belles journées !

« Hakuna matata

Mais quelle phrase magnifique

Hakuna matata

Quel chant fantastique

Ces mots signifient

Que tu vivras ta vie

Sans aucun souci

Philosophie

Hakuna matata! »

« Non, ce n’était pas le radeau de la méduse.. » quoique…

Mardi matin, enfin, nous retrouvons les copains « chartreusiens », quelle joie! On a repéré la veille un pauvre embarcadère pour leur donner rendez-vous, la passe est plus qu’étroite, impossible d’y laisser l’annexe, elle doit être maintenue dans l’axe de la houle sous peine de se prendre des bouts de ferrailles et percer… nous avons déjà donné de ce côté là, pas envie de récidiver. Les copains arrivent les valises pleines de CNED, et autres douceurs, 2 aller-retours seront nécessaires bien que les enfants nous aient autorisés à « oublier » le sac à dos CNED… que nenni! C’est vraiment sympa d’avoir apporté tout ça les amis, car en plus ils ont eu la gentillesse de ravitailler également Faka.

Les festivités commencent, jeux d’eau, de bouées tractées et autres éléments indispensables au défoulement des lascars.

L’après-midi, témérairement nous tentons la sortie au musée du cacao, nous avons tenu à 9 dans la voiture de loc, le capitaine ayant passé son tour, le chocolat et lui sont toujours fâchés (ça reste d’ailleurs un mystère pour moi).

La visite est âprement négociée (25 dols par personne, j’ai tiqué, d’un autre coté, dans Costa Rica, il n’y a pas « rica » pour rien…) et raccourcie à sa portion la plus essentielle, la vie de la fève de cacao et surtout sa dégustation! Franchement, c’était délicieux, un shoot de bonheur gustatif dans un très bel endroit.

avant la degustation

Lendemain, après une nuit doucement bercée par la houle, enfin, de notre point de vue car il semblerait que papa claro et grand fiston soient un peu plus sensibles,  visite du parc national de Cahuita en face duquel nous avons planté le bateau (curiosité locale, les gens du coin n’ont pas l’air d’en croiser souvent). Le parc est rempli de bestioles en tout genre, serpents hautement venimeux, paresseux (dont j’ai adopté le très équilibré rythme de sommeil/veille, soit 17/24h), caïmans, singes hurleurs (impressionnant, on les entend même du bateau), capucins, ratons laveurs, etc. Retour par la plage qui longe le parc, somptueuse avec ses racines d’arbres qui débordent de partout. En prenant l’annexe au retour, la houle a commencé a se former et faire des rouleaux, mon téléphone et moi-même avons pris l’eau en tentant de nous hisser… faudrait que je travaille un peu plus les tractions parce que là, bonjour la honte 😉

Le lendemain, comme il semblerait que nous soyons sur un bateau, nous avons lancé une longue navigation sur la crique d’à coté. nous avons bien fait, il y a un snorkling sympa à faire (un des rares du Costa Rica). Nous nous sommes tous mis à la bouée tractée, notre orgueil dans la poche, force est de reconnaître que c’est bien marrant.

Retour, après échange d’enfants avec Faka (ils ont pris les garçons, nous les « filles et triple A », qui après vérification et palpation, nous garantissait pourtant qu’il était bien un gars), et déjà cette jolie parenthèse avec les copains prend fin, on aura profité à fond de ces jolies vacances après ces dernières semaines mouvementées.

Adios amigos et encore merci pour tous vos cadeaux et vos sourires!