Départ des Marquises … escale technique à Papeete

Suite à notre aventure aquatique, nous passons le samedi à dormir et à récupérer.

La solidarité marine est forte sur cette île de 600 habitants dont 40 anciens militaires!

Serge nous bricolera un cache hublot en acier . Il sera installé par le Capitaine et Capitaine faka, après quelques retouches… du solide!

 

 

Manu nous aidera dans les manœuvres et à trouver toutes les pièces nécessaires à notre sécurité. Nous avons de quoi colmater l’autre hublot au cas où… chat échaudé…

Johnny le pompier nous fournira en extincteurs et détecteurs de fumées.

Enfin Piero, de l’autre côté de son île ne nous lâche pas des yeux et coordonne le tout .

Les enfants sont ravis, ils font de la pirogue et de nouveaux amis. Quand on leur demande s’ils ont eu peur, ils demandent« de quoi?».

DSC_0199 (1)
on n’est pas bien là?
DSC_0217
qui pousse qui?
DSC_0201 (2)
apprentissage de la pirogue dans un cadre….spectaculaire

De notre côté, nous nous interrogeons sur l’opportunité d’aller au chantier d’hiva Oa ou bien de repartir sur Tahiti .

Faka nous propose de nous accompagner en direction Papeete et retarde son départ, merci les amis!

Mercredi nous partons après avoir eu le matin l’arrivée de l’Aranui , le bateau qui fait la liaison entre Tahiti et les Marquises . Des danses sont organisées à cette occasion et c’est sur cette jolie dernière touche que nous quittons Ua Pou.

Les premières heures de navigation se passent bien, le hublot de fortune est étanche..Dieu soit loué!

IMG_9134IMG_9135

Jeudi, à la grande joie de Numerobis nous pêchons un beau thon de 16 livres, il nous a fallu du temps pour le remonter. Un vrai carnage à découper …ils devraient avoir une notice tatouée, ce serait tellement plus simple .

IMG_6742
Enfin une touche!
IMG_6756 (1)
« pourquoi vous êtes sur la photo, c’est moi qui l’ai remonté… »
IMG_9160
atelier sanglant

 

Le reste de la navigation se passe bien, nous apprenons avec tristesse le départ de la grand mère du Capitaine, et sommes désolés d’être si loin.

À 24 heures de l’arrivée, le vent se déchaîne , à plus de 40 noeuds (sachant que nous sommes plutôt en dessous de la réalité), une houle comme jamais avec des vagues croisées de 3 mètres et des déferlantes… gloups et moi qui venait de retirer mon patch anti mal de mer…

Les heures ont passé bien lentement, n’étant que 2 pour les quarts de nuit … l’arrivée dans le lagon fut très attendue.

Le chantier nous a sorti quasiment immédiatement (le temps de faire le plein de leur grue de soulèvement) , enfin la terre ferme.

Le défilé des diffèrent corps de métier débute, l’expert commence son travail et nous pouvons enfin décompresser , enfin surtout moi car le Capitaine doit être très présent sur le chantier.

Nous profitons d’une vraie maison grâce au copain d’un tonton gaineur, Sébastien, avec un four qui chauffe, de quoi faire la cuisine pour un régiment mais sans lave vaisselle… incroyable aux yeux des enfants dépités !!

Après deux semaines tranquilles, avec comme événement point d’orgue la victoire de l’équipe de France, les enfants s’étant réveillés aux aurores , ils venaient obligeamment m’informer de chaque but, nous réceptionnons le frère de la vice cap, oncle OD. Arrivé lui même à 5 heures du matin, avec une grande valise. Un peu étonnés étant habitués à le connaître avec un mini sac pour seul bagage, il se trouvait que la valise était exclusivement 6gone…des cadeaux des grands parents , des douceurs chocolatées, du fromage (même du St Felicien… imaginez l’odeur :)), du saucisson, foie gras, des vêtements, des bouquins, des revues…sur la voile bien sûr pour la plus grande joie de Greatwine, et des lettres des amis de l’école, cousins et copains qui ont fait très chaud au cœur à tous, merci ++++

Nous le laissons comater le matin mais lui réservons un après-midi plus actif avec visite d’une famille avec deux petits garçons, avec les 4 nôtres autour de la piscine, ça maintenait éveillé.

Le soir, nous avons enfoncé le clou en l’emmenant à la soirée merveilleuse de danses tahitienne à l’intercontinental (d’un autre côté , ce n’est qu’une fois par semaine).

Le buffet était fabuleux, j’avais même tenté de préparer les enfants à ne pas trop se goinfrer au goûter. La partie salée s’est résumée pour eux à du pain et du beurre et d’une lichette de saumon…en revanche les desserts ont été pris d’assaut, je n’ai pas été la dernière non plus, les macarons et fontaine au chocolat étant irrésistibles!

Samedi, nous partons pour l’acrobranche, enfin ouvert, dans un magnifique cadre.

Je peine et je sue sur le parcours vert pendant que les autres survolent littéralement les parcours supérieurs…les enfants sont aux anges, ils sont dans leur élément. Le soir, après passage par la cathédrale, nous irons diner sur la place Vaite, à la roulotte « crêperie du port »…!

Le lendemain Sebastien nous organisera une journée mémorable , en commençant par les 3 cascades de Vaimahuta. La première est accessible en 2 minutes de chemin bien balisé. Les suivantes étaient paraît-il interdites d’accès, on n’a pas dû voir le panneau!

Ensuite, passage par le trou du souffleur… décoiffant !

décoiffant ce souffle de la mer qui s’engouffre…

Enfin, on case tout le monde dans le 4/4 de Sébastien, 2 enfants dans le coffre, et c’est parti pour 1h30 de piste dans la vallée de Papenoo… là ça secoue bien, les paysages sont grandioses.

On arrive enfin au bout du bout de nulle part, où un petit hôtel restaurant s’est installé dans ce décor grandiose… et là nous voyons arriver la famille chez qui nous avions goûté 3 jours avant, avec les grands parents (amis des parents de la vice cap) fraîchement arrivés …le monde est petit!

Ensuite passage par la plage et la baie de Matavai. En tout cas, merci Sébastien pour cette belle journée, finie en apothéose avec les amis de Mirage autour d’une pierrade.

Lundi, Golden Girl entraîne son oncle sur l’île de Moorea. Ils font un joli tour et s’arrêtent dans un petit restaurant pour déjeuner …et tombent sur les amis de Lotus ! Quand on vous dit que le monde est petit….

Nous devrions sortir le bateau mercredi matin et partir ensuite… sur Moorea sans doute avant de saisir des vents favorables pour les Tuamotu.

Marquises: acte II

Départ le 13 juin au soir pour rejoindre l’île de Nuku Iva. Nous arrivons au niveau du village de Hatiheu. La houle est tellement forte que nous n’osons pas accoster et préférons nous mettre sur la jolie baie à côté, Anaho.

Ce sera le lendemain que nous irons avec Lotus et Infinity à pied rejoindre le village. 2,5 kms … pas la mer à boire mais la gadoue à avaler et à dévaler!

Nous avons eu des trombes d’eau sur le chemin, ce qui n’est pas un problème sur la phase montée, en revanche sur la descente et en tongs bien sûr… beaucoup plus risqué! Nous sommes arrivés au village de Hatiheu trempés et couverts de boue pour nous rendre compte que le seul restaurant avait été privatisé… heureusement Tatiana d’Infinity nous a négocié un repas auprès d’une famille pendant que le Capitaine essayait de trouver des pêcheurs pour nous ramener par la mer.

Le retour en mer a redonné la pêche aux enfants, à fond, à flanc des falaises … spectaculaire! Bon, nous sommes également arrivés trempés mais heureux!

Le lendemain, nous partons tous en direction du maraicher local à Hanatuatua, qui a la bonne idée d’avoir son exploitation à quelques kilomètres. Après une marche d’environ 1 heure pour rejoindre la vallée voisine, nous avons le bonheur de goûter les meilleurs melons et pastèques de toute notre vie! La soif y est sans doute aussi pour quelques chose.

L’idée est de se servir parmi les tomates et les fruits, de peser le tout et de payer…en gros la Ferme de Gally!

Le Capitaine étant resté à bord, les 10 kgs de fruits dans le dos auront intérêt à être appréciés à leur juste valeur.

Un aperçu du contenu du sac

Le soir, pendant que nous prenions un apéritif sur la plage avec les bateaux amis Golden girl hurle de douleur, elle vient de se faire piquer par un insecte inconnu dont le dard que je retire est très long.

Le temps de revenir au bateau pour aspirer le venin nous semble long, nous ne l’avons jamais vue dans un tel état, cela faisait peine à voir (et nous a servi également de coton tige). À l’aspi venin, le venin sortait comme un geyser… gloups.

Nous profitons d’une autre escale de l’île dans la baie de Taipi, pour aller visiter une cascade, parait il fameuse.

Peu d’indications, à la Poste, l’employée nous avoue n’y être jamais allée, … nous optons avec Infinity pour un chemin, une voiture passe à ce moment là et nous conforte, on y sera dans un quart d’heure.

Vous auriez vu la joie des enfants à l’annonce de cette durée, eux qui commencent à en avoir ras la casquette des promenades!

Bon, 1h30 plus tard… toujours pas de cascade , les enfants avancent pourtant bien. Nous croisons un vieux Monsieur. Il nous rassure, la cascade est à un quart d’heure….35 minutes plus tard, nous voyons effectivement un pipi d’eau. Pas de chemin pour atteindre la dite cascade, nous devons traverser la rivière puis nous enfoncer dans la savane…on comprend mieux la postière qui n’y a jamais mis les pieds maintenant! D’ailleurs Lotus qui devait nous rejoindre n’a pas trouvé le chemin et s’est trouvé un autre pipi d’eau.

Les enfants sont restés dubitatifs devant ces cabines téléphoniques d’un autre temps

Le capitaine avait prévenu que le passage était un peu plus compliqué de ce côté …

Bon, maintenant quand un Marquisien nous parlera de quart d’heure, on saura à quoi s’en tenir!

Ua Pou

Nous quittons Nuku Iva pour Ua Pou, non sans avoir avant admiré avec un peu de frayeur le banc de requins qui prends son petit déjeuner grâce aux pêcheurs chaque matin sur la jetée.

Check les ailerons…

Cette dernière île est attendue depuis longtemps, notre arrivée est annoncée par la mafia des anciens de la Marine, et croyez nous elle est efficace! Merci les amis des beaux-parents , Benoit et Anne, pour l’introduction !

D’autant plus que le restaurant tenu par Piero est dans tous les guides, réservation est faite pour dimanche .

Nous passons le voir , son accueil est chaleureux et bonhomme, nous nous sentons bien!

Évidemment, pour la plus grande joie des petits, il y a une cascade à visiter. Celle-ci est nettement plus accessible, l’eau à la température idéale après une jolie grimpette …aux moustiques près … le dos de triple A est tellement appétissant que Julien de Lotus y va des deux mains pour les tuer. Le lendemain, on aura du mal à dénombrer le nombre de boutons.

Le lendemain, nous repartons avec nos bâtons de pèlerins pour une balade nettement plus intéressée de ma part… la chocolaterie créé par Manfred, un allemand ayant vécu plusieurs vies et qui a planté des cacaoyers. Le chocolat est à tomber, dosage parfait , un shoot qui nous a bien réconforté après la montée et permis de tenir la discussion …l’allemand est très très bavard et a un vocabulaire …fleuri ! les garçons n’en croyaient pas leurs oreilles…

Avant la dégustation de chocolat

Dimanche messe pour les lève tôt…totalement en marquisien sauf la fin du sermon qui a été personnellement adressé aux voiliers (cela nous a un peu sortis de notre torpeur, la langue marquisienne étant un peu éloignée du grec et du latin!). Il s’agit du passage de l’Evangile, où dans la tempête, Jesus exhorte ses disciples à ne pas avoir peur … tiens tiens …

Au moment de l’envoi le prêtre nous parle également en Français et nous invite à passer chez lui « là haut » ramasser des pamplemousses ! Il n’y a qu’aux Marquises que l’on peut voir autant de simplicité et de générosité.

Bon, après l’effort (modeste, vous en conviendrez), le réconfort !

Un déjeuner nous attendait tous chez Ti Piero. Gargantuesque dans les proportions et d’une grande finesse gustative, ça valait le détour! Ce déjeuner fut aussi le dernier partagé avec Infinity et Lotus qui repartaient dans l’après midi pour les Tuamotu . Nous en étions d’autant plus émus qu’Elodie m’a offert en avance du passage d’années un très jolie portemonnaie fait maison et Tatiana une barre de Toblerone! bien cernée et gâtée la vice-cap !!

Les couleurs en face des blancos!

Lundi matin, nous réalisons que cela fait très longtemps que nous sommes sans bateau ami ou équipage, cela fait tout drôle.

J’en profite pour faire travailler les enfants sur les devoirs de vacances et l’après midi, nous partons à pied sur le village d’à côté, à 6 où 7 kms (marquisiens , donc qui montent et qui descendent ). Nous croisons des cochons sauvages des chèvres et nous régalons de pamplemousse pour les pauses. Arrivés au village de Haakuti, une villageoise surprise de nous voir et apparement désolée qu’on soit venus à pied et non en voiture nous a confiés deux énormes sacs de bananes et pamplemousses ainsi que du riz et du pain pour les enfants… qui ne font pas tant peine à voir pourtant ! Sa gentillesse et sa spontanéité nous a tous émus, encore une belle preuve de bonté marquisienne !

Au retour, l’instituteur nous ramène sur la fin du chemin, nous procédons à notre rituel habituel, rinçage des chaussures et nettoyage des polos qui ont dû être blancs dans une vie antérieure . Le rituel avant randonnée consistant à mettre 3 ou 4 pansements par pieds, remettre des chaussures est une torture pour tous, d’où les deux cadets qui n’acceptent de marcher qu’en tongs !

Mardi, une journée spéciale m’attend. Avant cela , les trois aînés se lèveront à 5:00 pour regarder le match France – Danemark…

Je vais de mon côté à Hakahau, le village principal de l’île avec Piero en voiture pour faire quelques courses. Chaque personne croisée à droit à une petite parlotte, ou un échange de service, et en tout état de cause un grand sourire de l’ami Piero.

Pendant ce temps les enfants sont aux fourneaux et me concoctent un déjeuner mémorable, imaginez, une tarte aux tomates et une tarte aux citrons… sans gluten bien sûr au bout du monde! Génial .

Le soir, nous allons dîner, vous devinerez chez qui, un gigot (de chèvre) de 7 heures nous attendra… merveilleux, une omelette/gratin de pâtes pour les enfants… j’en connais qui ont cafté! Repus, un beau gâteau au chocolat nous achèvera, je serai bien gâtée et heureuse .

Mercredi , arrivée de Fakarever, les enfants sont toute à leur joie, surtout qu’on doit partir le lendemain pour Tahiti, mais ça , c’est une autre aventure ….

« Allo à l’eau…. » récit d’un cauchemar qui n’arrive pas qu’aux autres

Après un mois aux Marquises (la deuxième partie est en cours de rédaction) nous décidons de profiter d’une belle fenêtre météo pour partir

jeudi 28 juin aidés dans la manœuvre par Faka, direction les Tuamotu.

Après le dej, nous alternons les périodes de sieste (sous écran pour certains) en prévision des quarts de nuit.

 

Restant tranquillement avec les garçons à la barre, nous sommes soudain sortis de notre douce quiétude par le Capitaine hurlant d’affaler la grand voile et enrouler le génois, un hublot de notre cabine étant « parti ».

Nous avons du mal à capter immédiatement l’urgence mais le ton du Capitaine nous laisse baba, pas habitués , ça ne sent pas bon .

Dans la cabine, nous avons trois hublots, un petit latéral qui s’ouvre , un plus grand pour la lumière et enfin sur le côté, nous avons un hublot de secours, qui permet aux membres d’équipage de se carapater en cas de retournement… il est à 10cm au dessus de la ligne de flottaison et mesure 40 cms par 40 cms… guess What? C’est celui là qui vomit des dizaines voire des centaines de litres à chaque vague, soit une toutes les 5 secondes…vision la plus cauchemardesque de mon existence, mais là pas le temps de trop réfléchir, on doit colmater au plus vite .

 

DSC_0238

Le Capitaine prend un panneau de parquet , et s’y cramponne pour empêcher l’eau d’entrer… si le tonneau des danaïdes vous dit quelque chose … on y est .

On sort la perceuse et commence un long moment de cloutage et vissage de tous les panneaux en bois , planche de Mooree, pare-battages et autres que nous trouvons.

IMG_8991DSC_0205DSC_0128DSC_0106 (1)IMG_9031

La pompe de cale est à son maximum , malheureusement elle n’arrive pas à évacuer aussi rapidement que l’eau ne s’engouffre.

La réparation tient. On commence en début de soirée à voir la situation se stabiliser, nous contactons notre assureur pour avoir son avis.

Nous écopons pendant ce temps, la cabine a été complètement noyée, on baigne dans notre jus. Tout ce qui est dans la cabine est inondé , le parc batterie et tout ce qui va bien est sous l’eau.

Vers 22 h, la situation empire, la pompe de cale…cale et le panneau explose sous la pression des vagues. À partir de maintenant, il y aura toujours l’un de nous qui le soutiendra comme il pourra pendant que l’autre ecope, écope…nous lançons l’alerte au cross et à l’assurance qui joue le rôle d’intermédiaire. Nous émettons notre premier Pan Pan à la VHF… qui sonne dans le vide. L’assurance nous envoie un message pour nous rassurer , les catamarans sont « quasi »insubmersibles… euh, comme le Titanic au « quasi » près?!

Nous vidons seau sur seau, les enfants n’arrêtent pas d’écoper , nous arrêtons un maximum le bateau pour éviter que les vagues ne s’engouffrent trop.

Le sermon de dimanche dernier se rappelle à nous, « n’ayez pas peur » disait le diacre, « même sous la tempête… » bon, ben là c’est tout de suite plus parlant mais pas facile à tenir! « Si le vent souffle fort, si la mer se déchaîne .. »

Un avion décolle de Tahiti, il sera dans 5 heures à nos côtés , un navire est affrété de Faku Iva, il est prévu pour le petit matin.

Nous sommes rassurés bien qu’inquiets par la situation, la nuit passe.

En attendant, nous préparons comme demandé par le cross nos sacs de survie (enfin ce sont les enfants qui les préparent, nous ne pouvons pas faire grand chose étant chacun à son poste) et enfilent leurs gilets. Ils bourrent les sacs avec nos papiers, nos appareils et … des paquets de biscuits … le bon sens ne les abandonne pas, ils se préparent même à embarquer le drone! Bizarrement tout ce qui concerne le CNED passe bien après !

Vers 3 heures du matin, appel VHF de l’avion, il est à 10 000 mètres au dessus de nous, prêt à larguer un canot de survie … ouf nous nous sentons moins seuls. L’avion assure la coordination avec le navire affrété pendant les 3 heures qui suivront et repartira faute de kérosène au petit matin, une fois la liaison VHF établie avec le bateau secours . Merci pour tout !

Au petit matin le navire Te Ata O Hiva arrive, il est très impressionnant, je n’ai qu’une peur , qu’il s’empale dans le notre, la houle est très forte. Je commence à comprendre pourquoi il faut à tout prix rester un maximum sur son bateau, le transfert des hommes d’un bateau à l’autre semble cauchemardesque.

Le bateau envoie une annexe et un mécanicien pour faire le point. Ils ont, ouf, une station de pompage, cependant il faut rallonger les tuyaux et bricoler la machine.

Les hommes repartent préparer le matériel et reviennent avec la machine, celle ci est très grosse, compliquée à hisser sur notre bateau dans ces conditions. Leur annexe s’empale sur la jupe arrière . Le mécanicien , Gabriel , reste à bord et installe la station de pompage.

Nous sommes émus et touchés par ces hommes venus à notre secours en train de risquer leur vie pour la notre. On se sent vraiment redevables vis à vis d’eux qui viennent de passer la nuit pour nous rechercher après avoir travaillé toute la journée . Ils sont tous en fin de mission et n’attendaient qu’une chose, le retour à Tahiti après 3 mois sans voir leur famille et là, ils se retrouvent sans eau ni nourriture à nous accompagner pendant 36 heures.

Nous nous relayons toujours, à l’intérieur l’odeur de la pompe de cale est insupportable , notre mécano qui a beau travailler à longueur de journée sur un bateau, renvoie ce qu’il peut renvoyer, même le Capitaine est nauséeux entre les odeurs du moteur et le confinement

Nous décidons de repartir vers Hiva Oa où se trouve un chantier.

Nous sommes obligés d’avancer entre 1,5 et 2,5 nds…en gros en escargot qui aurait trop bu puisque notre moteur bâbord compense difficilement, nous sommes parfois obligés de virer pour retrouver un cap. Avec notre unique moteur et les cales pleines, le bateau à bcp de mal à tenir le cap, à ce rythme, nous en avons pour trois à cinq jours et encore nous sommes obligés de barrer nous même , le pilote automatique n’arrivant pas à garder le cap.

Au bout de qq heures, nous réalisons que l’arrivee sur Hiva Oa prendra trop de temps nous n’arrivons pas à garder le cap, décision est prise de viser Ua Pou, plus proche .

Nous en informons Ti Piero, le fameux Piero rencontré quelques jours avant qui préviendra toutes les personnes susceptibles de nous aider et Fakarever partira rejoindre de nuit la baie visée histoire de nous aider à accoster sereinement . On se sent soutenus, c’est réconfortant.

Les dernières heures sont très éprouvantes, nous essayons de dormir par tranches de 5 minutes, nous alternons les postes. Celui qui maintient le panneau prend cher à chaque vague, nous sortons trempés et nous retrouvons à grelotter dehors pour barrer … Froid et fatigue ne font pas bon ménage. les enfants nous hallucinent, les deux aînés prenant leur responsabilité très au sérieux , Golden Girl a dû de son côté remplir et vider une cinquantaine de seaux. Les deux derniers se sont d’ailleurs couchés à 16:00, nous ne les avons pas revus avant 8h du matin… épatant .

Enfin, nous arrivons sur Ua Pou, Captain Faka nous attend, il est 3:30 du matin, efficacement il nous aide à ancrer. Les minutes qui suivent sont passées maintenant à sortir la moto pompe… nous ne pensons qu’à une chose … dormir!

À huit heures, nous devons nous lever et constater les dégâts… déprimant…

Piero nous a mis en contact avec Serge , ce dernier est le Mac Giver de Ua Pou, il nous aide à faire le point et commence à préparer un hublot de fortune .

Nous sommes de notre côté groggy mais heureux de revenir sains et saufs . Merci à tous , la solidarité entre marins n’est pas un vain mot, elle est juste bouleversante .

À suivre maintenant …nous n’avons pas encore dit au revoir aux Marquises !

.