Dernière grosse nav de 6Gone (Nouvelle Calédonie-Nouvelle-Zélande), ou de l’art de choisir ses équipiers

Nous quittons avec émotion Nouméa, sous un vent bien présent, rien que le plein d’essence nous donne des sueurs froides.

Nous faisons la veille le tour des formalités, après avoir être attendu 3/4 h nos équipiers…ça commence bien!

Le lendemain matin, samedi 23 nous les récupérons (sans ce qu’ils avaient prévu d’apporter,…c’est pas grave!), nous disons un dernier coucou aux copains: au revoir l’équipage -féminin-d’ Anatole et encore merci pour tout!! Les 6truckers nous rejoignent pour un départ en cotillons et nous voilà prêts à partir.

Nous entamons la traversée sur des chapeaux de roue, près très serré, 8 à 9 noeuds de moyenne pendant 48 heures, ça dépote… tournée de patch generale ! tellement fort que notre équipière laisse en plan les lasagnes et part baptiser le seau, nous ne la reverrons presque plus pendant 24 h, le temps d’ailleurs pour elle de commencer un autre plat et le laisser aussi en plan… Bon, on sent le côté bien fiable du personnage non? Les vagues déferlent même dans le cockpit arrière, la houle est énorme et cassante.. le pied …bien salé !

L’équipage, dans l’ensemble est tout en nuance allant du blanc lavabo au gris cadavre.

Le lendemain, le deuxième équipier se cassera l’orteil en butant contre la porte d’entrée, le doigt etait à la vertical des autres…

Bref, les enfants au bout de quelques jours nous interrogeront tour à tour sur l’utilité réelle des équipiers qui leur échappe totalement et nos réponses évasives ne les rassureront pas. C’est vrai qu’on y avait pensé à eux surtout pour les quarts de nuit et pour apprendre aux enfants à s’améliorer en cuisine… bon, le capitaine les sent moyen en terme de fiabilité pour les quarts et préfère leur laisser la barre quand le jour paraît et … malheur, ils n’aiment pas la pâtisserie ! Quand ils font leur quart, le capitaine veille quand même sur la tablette, et moi j’enrage quand ils ne pointent pas leur nez à l’heure dite, après qq heures de quart, la patience a ses limites! Bref, inutile de préciser que chez 6Gone, on sait choisir les vainqueurs!

Ces derniers veulent absolument pêcher, au bout de 3 jours la mer se fait plus calme, on leur met la ligne, qu’ils contemplent toute la sainte journée.

On avance bien grâce à notre routeur Bob qui nous envoie des mises à jour régulièrement sur Iridium. Pour ce voyage, il nous a été vivement conseillé de faire appel à ses services, ce que l’on n’a pas regretté.

Le quatrième jour fut jour de recup. Gnocchis, burgers,…les stocks d’huile et de beurre partent à vitesse vertigineuse … ce que l’on consomme en 2 mois partira en une semaine… sans aucune exagération je tiens à préciser. Et, que dire du sel ? Heureusement que mes diététiciennes de sœur et belle mère n’étaient pas là, elles nous auraient fait une syncope. On déjeunait en épongeant discrètement les surplus des hachis et des pâtes!

Précisons que tout ce qui était frais, viande et charcuterie devait disparaître avant l’arrivée NZ. Autant vous dire qu’entre le foie gras, les confits de canard les charcuteries et autre bon fromages, c’était réveillon à bord avant l’heure…mais toujours pas de poisson au grand désespoir des équipiers au palais fin, très fin. Notre eau issue du dessal et minéralisée ne leur plaisait pas, ils ont fini tous les citrons pour atténuer le goût…. des aventuriers vous dis-je! Bon, ne parlons pas du manque de petites herbes fraîches dans la cuisine, cela nous rendait notre ami tout chafouin… on n’en demandait pas tant. En revanche gros sel et fleur de sel? Apparemment pas de différence pour eux;)

Nos stocks se videront comme par magie, le sec compris, apparemment ils n’avaient pas compris que seul le frais devait disparaître… champions toute catégorie!

On vous laisse deviner la gestion de l’eau, à chaque fois qu’ils commençaient à cuisiner on avait l’image dans la tête les heures de dessal qui allaient suivre sans parler du gaz (ben oui, faut préchauffer, on va pas entrer le pain comme ça, non mais oh) ni de la gestion des stocks de nourriture en général (ma poudre d’amande et la farine de sarrasin mourront dans des préparations dont la valeur ajoutée nous échappe encore… tant pis pour la tarte amandine de Numérobis qui nous faisait tant saliver)! Bref, on a eu beau expliquer de toutes les manières diplomatiques possibles, ils nous répondaient « oui oui » gentiment à chaque fois, mais avaient un peu de mal à percuter, le mal de mer sans doute…

Ne soyons pas bégueules, les gnocchis fait maison comme les brioches furent appréciés. Elles étaient magnifiques visuellement, au goût, il semblerait que la recette qu’on fait en 10’ soit meilleure et surtout plus aérienne…, parfaitement ingrat quand on sait que la pate a été pétrie pendant 45’ avec une plaque de beurre de plus!

préparation de raviolis aux épinards
le laminoir pour faire les pâtes fait des émules

La traversée continue, la mer est presque d’huile comme jamais on n’aura vu, des dauphins s’amuseront entre les coques, magique. On voit d’ailleurs de gros sacs flotter entre deux eaux , du plastique en NZ? Impossible, ce sont des méduses absolument énormes!!

magique!

Juste avant d’arriver, nous récurons nos semelles et tentons le laver le fond de l’annexe.

Terre en vue!!!

Le matin de l’arrivée, l’équipière est prise d’une rage de dent, nous sommes dimanche, la douane passse mais la biosecurity nous demande d’attendre lundi… bon, ben quand on est motivés…on a réussi à les convaincre de débarquer notre fine équipe, on ne saura jamais qui étaient les plus soulagés !

Nous attendrons sur le quai de la quarantaine tranquillement et en nous reposant… la marina nous ayant accueillis avec un petit sac plein de douceurs dont une fiole de whisky, ah ils connaissent nos marins de maris!

A bord, un seul cahier des charges règne désormais pour la cuisine: sans gras, sans sel et surtout sans chichis, le plus simple est le meilleur.

Pour conclure sur notre expérience d’équipiers, on était content pour triple A qui avait trouvé des adversaires à sa hauteur en bonne paie, pour le reste … à propos de « bonne paie », étant habitués à faire confiance, nous leur avions dit pour faciliter les choses qu’ils pourraient payer leur participation aux frais une fois arrivés… mal nous en a pris!

Après « réflexion » (oui, vous avez bien lu) la fine équipe a estimé ne pas avoir «mangé et bu » pour les montant que nous avions convenu ensemble (on n’a rien inventé et proposé ce qui était généralement utilisé), et ont décidé de n’en payer qu’une partie… la classe à Dallas!! Ils n’ont même pas réussi à appliquer leur propre estimation, des erreurs de multiplication aussi grosses,.. ça fait mal au cœur. Encore plus dur à digérer que leur plat, c’est vous dire! Bref, nous craignons que le temps ne puisse rien à l’affaire pour eux comme dirait l’ami Georges…

Cela nous permet d’avouer maintenant que nous avions mis nos mauvais leurres de pêche, les enfants ne voulant surtout pas de poisson et de notre côté nous voulions vider d’abord nos stocks!! Rien qu’à les revoir contempler des heures durant la ligne nous fait notre journée en rire, ce sera le running gag de la famille 6Gone!

Le lendemain, la visite de la biosecurity passe comme une lettre à la poste, seule une boîte de lentilles et 3 morceaux de bacon partiront, mon poulet surgelé passera, il était encore sous emballage et made in Kiwi!

Arrivés!!!

Nous profitons de la jolie marina, retrouvons Pascal sur Brûle-vent avec qui nous avons fait la traversée, encore mort de rire en revoyant la tête de nos équipiers en arrivant, il ne leur trouvait pas l’air bien vif entre l’un clopin-clopant et l’autre sous rage de dent! Le malheur des uns fait …

Pendant que les grands débriefent, fish’n chips et burger sont attendus par les jeunes

Mardi, nous louons une voiture afin d’aller explorer le cap nord, mais était-ce vraiment une bonne idée de s’enfiler 7 heures de route après 8 jours de nav enfermés?

L’aller est houleux dans tous les sens du terme, à l’intérieur comme à l’extérieur, au bout de 3h30 de voiture, 4 pauses pipi pour triple A, des frayeurs quand on serrait trop à gauche,… enfin nous arrivons au Cap Reinga. Magnifique, plein de jolis sentiers.

Nous filons ensuite pour les dunes de sable, totalement dépaysantes dans ces paysages irlandais, les enfants se défouleront bien et surferont les dunes des heures durant (la remontée est littéralement épuisante!)

Comment cela j’ai le pas lourd? Je sors juste d’une semaine de nav!
c’est pas le tout de descendre,…

Le retour par la route est superbe, le soleil perce, effet garanti !

Mercredi nous retrouvons Lotus au mouillage à Pahia . Un sentier des douaniers nous y mènera, 6 kms parcourus pour une bonne glace à l’arrivée ! Nous retrouvons nos amis en pantalon et polaires, et nous… encore en mode Caledonie, short et polo! Trop sympa de les revoir après 6 mois!

Nous tentons un retour en stop totalement loupé, à part des coucous des conducteurs, personne ne nous prend, on est bon pour le taxi.

Souriez les enfants, sinon, ils ne nous prendront jamais!

Jeudi matin, nous voyons arriver Manevai que nous avions quitté au Panama, nous sommes hallucinés de les voir!

Les retrouvailles seront courtes, nous partons pour explorer la baie des îles avec Lotus et devons descotcher les enfants du salon wifi de la marina, ils commencent à prendre racine!

Bien nous en a pris, les îles sont toutes plus belles que les autres et les sentiers incroyablement bien entretenus! Pour y arriver, nous nous mettons en mode régate, il y a plein de bateaux, le vent est comme il faut, on se croirait dans le golf du Morbihan en plein mois d’août !

sportive la nav ici

En promenade sur Urupukapuka, nous sommes admiratif de l’entretien des sentiers, on en est à offrir un cadeau pour celui qui trouve un détritus!

Seuls les moutons laissent de nombreux, très trrrrrrès nombreux selon triple A, souvenirs !! D’ailleurs de voir toutes ces bêtes me prend une violente envie de tonte… les garçons y passeront, on a maintenant de quoi tricoter un bon pull.

oh quelle est fraiche!!

La température est variable, frais le matin (merci esploristo pour les duvets) mais très agréable dans l’après-midi. Je me risque à la baignade, ça pique mais au bout de 5 minutes ça passe … autant dire que les ti’punch ont vite switché en grog!! C’est notre arme de dissuasion auprès de triple A maintenant quand il rechigne à travailler, diabolique!

grand fou!

Bref nous passons de belles journées à nous promener dans ces belles îles, avec à l’arrivée des glaces quand je n’oublie le porte-monnaie …

Dimanche, de Oakahu on arrive sur l’île de Moturua. Lotus nous a vendu des dauphins et des moules à profusion…et moi, les moules, c’est mon moteur !! Bon, courage pas de dauphins ni de moules à l’arrivée, pas faute d’avoir essayé, on a eu les bulots et les bigorneaux à la place!!

Allez, on vous laisse, suite des aventures très prochainement.

les enfants jouent pendant que les grands crapahutent
A la pêche aux moules, moules,…

Treize à la douzaine ou ….plus on est de fous à Lifou! (îles de la Loyauté – NC)

Nous finissons notre dernier week-end de Septembre à Nouméa invités par une famille tourdumondiste (sixglobetruckers), en camion cette fois, venue s’installer sur le caillou, avec laquelle nous avions échangé sur un groupe facebook. Coïncidence amusante, ils ont fêté leur départ eux aussi le 1er avril 2017! Le thème du diner était « familles de 4 enfants», avec un total de 16 jojos ! Même pas peur dans leur très belle maison, on ne s’est rendu compte de rien ! En partant, nous leur lançons une invitation à venir nous rejoindre sur les iles de la Loyauté, invitation qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, surtout que nos enfants ont quasiment les mêmes ages.

Nous quittons Nouméa, difficilement car les enfants se plaisent bien, et nous faisons connaissance de plein de familles sympas, nous apprécions beaucoup cette escale. Direction les iles de la Loyauté, en s’arrêtant ici ou là, en fonction de la mer et de la météo. En effet, nous sommes contre le vent, les navigations ne sont pas simples. Nous nous arrêterons au phare Amédée ainsi que dans la baie de Prony.

On n’est pas un peu limite en poids maman?
A quatre, il semblerait que cela avance plus vite…étrange non?

Nous arriverons enfin à Lifou au bout d’une petite semaine, pas mécontents de découvrir cet archipel que nous avions croisé mais zappé en arrivant en NC, l’escale ne pouvant excéder 72h vis-à-vis des autorités.

L’objectif premier sera de trouver un restaurant à la hauteur de l’évènement du jour, l’anniversaire de notre ainé, Greatwine, 14 ans déjà ! Nous faisons un premier arrêt à Wé, en mouillant à l’entrée de la marina, gloups, bonjour les rouleaux qui nous mènent droit sur les cailloux… on serre les fesses et débarquons à terre. Nous avons repéré un restaurant, le Petra Sun, de l’autre coté du village qui s’avère être très étendu … plus de 3 ou 4 kms pour l’atteindre, une petite voiture de loc avec un couple de Français nous prendra tous les 6, supers sympas ! Le soir, notre ado pourra souffler ses bougies sur un framboisier improvisé.

14 ans….où sont les gauloises?

Au retour, on trouvera de quoi faire un approvisionnement de fortune, la famille des 6globetruckers arrive bientôt ! Ensuite, nous partons visiter les fameuses falaises de Jokin, vertigineuses, avec une incroyable visibilité et de magnifiques coraux.

Dimanche arrive, nous nous rapprochons de Xepenehe où les 6 nous rejoignent, les sacs remplis de fromages, charcuterie et vins…. on s’est bien trouvés !

…5 et 6…le compte y est!

Nous quittons le mouillage pour la très jolie plage de Kiki Beach, atteignable depuis la terre après une randonnée de 2 h, ou seulement ½ h en bateau, les garçons suivront en Tiwal. La journée passe vite, le mouillage est top, que demander de plus ?

cours improvisé sur la pose d’une ancre

En attendant que les enfant finissent de diner, nous nous rendons compte avec Johanna que nous avons usé nos fonds de culotte (d’uniforme qui plus est) sur les mêmes bancs : deux ans en commun dans le même lycée avec quasi les mêmes profs, chevalier Bayard en garde encore des souvenirs émus!

Les installations pour la nuit commencent, une coque est occupée par les 5 garçons et un couple, la seconde avec l’autre couple et les 3 filles. Les garçons se retrouveront tous dans le carré et dans le cockpit, notre ainé ayant fait le vide dans sa cabine par la grâce de ses ronflements…

A 3 h du matin, réveil avec le sentiment d’être dans le tambour d’un lave-linge, grosse, voire très grosse houle d’ouest, on se balance de tous les côtés, et là…. le seau est baptisé par quasiment toute la famille Trucker !! Ambiance, ambiance…. On décide de se mettre à l’abri dès potron-minet à quelques miles de là sur un mouillage repéré par le capitaine à Drueulu dans la baie de Santal. L’endroit s’avère parfait, jolie plage déserte, beaux coraux, nos amis reprennent des couleurs ! Nous en profitons même pour aller faire du snorkeling sur l’aquarium du dentiste très surprenant  affleurant au beau milieu du lagon, superbe et impressionnant. On réussira même à toper la camionnette du boulanger, un énorme pain Marmite tiendra deux bons jours.

Avec 1/8eme dans la main, on vous laisse imaginer le reste
Quand on doit faire l’appel, on sort le drone!

Il est temps d’envisager notre première nav de nuit, le père de la vice-capitaine doit arriver le jeudi à Ouvéa où un échange de passagers doit avoir lieu.  La nav est au près serré mais les membres de l’équipage résistent bien, nous arriverons à l’entrée de Ouvéa, au mouillage de Mouly. Les hommes iront à la grande chefferie faire coutume avec un coupon de tissu et un billet de 1000F.

Parée pour la coutume

Le lendemain, nous nous rapprocherons de l’hôtel Paradis, sur la belle plage près du pont de Lekiny.

Un tiwal se promène dans des eaux… cristalines

Nous devons organiser les départs et arrivée de nos passagers… Après moultes appels, il semblerait qu’il n’y ait plus de places dans les avions pour Nouméa ou Lifou pour notre famille… On leur propose donc de rester tout en se demandant comment le grand-père réagira à cette invasion! Nous devons d’ailleurs organiser son arrivée de l’aéroport, nous téléphonons à l’ile entière pour nous entendre dire qu’il n’y a plus d’essence sur l’ile… Nous commençons à repérer la route qui mène à l’aéroport, pas tout proche non plus, surtout avec des valises…

Un taxi nous propose de garder le peu d’essence qu’il lui reste pour nous. Ouf, presque sauvés ! Le jour même, impossible de le joindre, sa messagerie est pleine… Zen, restons zen….

 On réussira à s’arranger, les hommes partiront chercher le « vieux » comme l’appelait le taximan  tout en faisant coutume auprès de la deuxième chefferie et surtout le plein de nourriture . Oui, j’avoue avoir eu un moment d’angoisse en ayant constaté le vide sidéral du frigo et du congélo pour imaginer les repas à  13 pendant 3 jours !!

Un tout petit peu chargés entre les courses et les valises
Joie à bord!

Tout ce petit monde tiendra finalement bien, Greatwine cèdera la cabine, les 5 garçons occuperont le carré et le cockpit, leur galanterie – spontanée est-il besoin de le préciser- les ayant fait céder leur cabine au GP !

Nous partons tous les treize vers le nord, sur les pléiades. L‘arrivée est tardive, ce qui fait que le soleil n’est pas au zénith pour surveiller les patates de corail qui pullulent. Grosse frayeur en tentant de poser l’ancre sur un petit espace dégagé à 30 m de gros cailloux… le frein du guindeau lâche et déballe toute la chaine… heureusement le capitaine a gardé son sang-froid, je ne faisais pas la fière. D’autant plus admirable que voulant l’aider à trouver un passage entre les mines, chacun lui donnait des consignes totalement contradictoires…. Le mouillage est très rouleur, on repartira bien vite se mettre sur la belle plage de Lekiny avant d’envisager le retour sur Lifou. Ce dernier sera fait également de nuit, avec en pleine mer une vingtaine de dauphins venus nous accompagner, magique !

On n’arrive pas à compter les dauphins
Pas trop dur Nicolas le matelas?
Le capitaine prend le large
Transport de groupe

Les quarts passeront bien vite avec toute cette main d’œuvre, Nicolas profitant de son temps libre pour préparer des scones pour le petit dej… rien qu’à l’odeur, l’équipage salivait. Le monsieur étant pourvu d’une multitude de talents, il prépara également des burgers entièrement maison pour tous… la classe !

Commande de burgers lancée
Tout le monde met la main à la pâte

Le CNED continuant toujours pour nos pauvres enfants, nous avons pu partager des moments de solitude notamment quand Numérobis, après un petit quart d’heure, m’annonce fièrement avoir terminé ses deux séances d’histoire. Un peu surprise, je lui demande sur quoi cela portait. Facile, sur Bruges maman. Ah, et c’est situé où mon grand ? Ben, dans le nord de la France…  Nicolas mort de rire (précisons au passage sa nationalité belge…), rapporte à notre ainé notre conversation qui, méprisant balance à son frère : et boulet, t’as rien compris, Bruges, c’est à côté du Havre, banane !!Bon, on va tout reprendre depuis le début les gars…

Lequel est le plus dubitatif?

Arrivés à Lifou, nous retournons aux incontournables falaises de Jonkin, Nos amis trouvent une voiture et de quoi se loger au dispensaire. Rendez-vous est pris le lendemain pour visiter ensemble l’ile coté terre.

Nous commencerons par la grotte du diable accueillis par l’inénarrable Albert. Celui-ci nous fait un rapide briefing, précisant que des rites cannibales avaient lieu sur ces terres. En plaisantant, nous lui demandons si cela perdure, il répond évasivement « on n’en parle pas trop »… ah, et comment ils font ? « on va dans les cimetières…. », du lard ou du cochon ? on ne saura jamais mais on notera avec attention la présence des cranes et des ossements présents dans la grotte.

Et donc, on se sert dans les …cimetières?
Visite de la hutte d’Albert
3 crânes sont présents sur cette photo

Ensuite, direction la fête de la vanille dans le sud de l’ile, qui ressemblera plus à un déjeuner de fin de kermesse , on ne verra pas beaucoup de gousses de vanille ! Nous finissons sur la très jolie plage de Luengoni, sable fin et cocos ! C’est ici que nous ferons nos adieux aux 6truckers.

Le bateau semble soudain très calme et dépeuplé à 7 ! Nous partons pour Maré mais abandonnons l’idée, le vent est contraire, la houle désagréable, allez, hop direction Ile des pins, après un stop de récupération baie de Prony. Arrivés sur l’ile des Pins, nous en prenons plein les yeux, l’ile est d’une grande beauté.

Après un déjeuner revigorant dans un snack, le grand-père propose de monter sur le point culminant de l’ile. Nous ne sommes pas du tout préparés (avec la grosse glacière decathlon, en tongs et sans eau), mais personne ne moufte ! Occasion pour nous de constater qu’ado ou « sage », la vitesse de marche est la même…. Le point de vue vaut le coup, une forêt de ….pins -évidemment- s’étale sous nos yeux, jolie récompense après 1h30 de grimpette.

la glacière touch

Le lendemain, nous faisons le tour en pirogue pour aller jusqu’à la piscine naturelle de la baie d’Oro. Notre chef de pirogue a mis du temps à sortir la voile, mais une fois hissée, nous goutons avec plaisir cette jolie traversée, accompagnés de dauphins. Les rochers font penser à la baie d’Along, les couleurs sont difficilement qualifiables, un dégradé de bleus, de transparence… on adore. Le plaisir fut prolongé par un déjeuner au Méridien, on a savouré notre chance!

Quand on ne veut pas mouiller les chaussures…
Along ou les Pins?
Le dessous des photos….
Le résultat

Samedi, le troisième jour, nous avons loué une voiture pour faire un tour au marché, visiter la grotte de la reine Hortense, ainsi qu’une autre dont le fond était tellement transparent que Greeatwine ne croyant pas qu’il  y avait de l’eau fera un plouf légendaire, heureusement sans se faire mal… il en a été pour une belle frayeur et cueilli par la fraicheur de l’eau !

Le soir, nous avions compris qu’il y aurait, « peut-être » ,d’après le prêtre rencontré au village, une messe dans le nord de l’ile. Le grand-père use de son pouvoir de persuasion et nous voilà tous les 7 devant la chapelle, quasi vide. Le père, l’autre(!) arrive, sonne la cloche et ….après avoir fait doubler l’assistance, la messe put enfin commencer.

Le temps filant, nous quittons cette belle ile pour l’ilot Mato, très joli également bien que rouleur, et rallions le phare Amédée. Enfin, nous pouvons faire connaissance des tricots rayés (petits serpents)  qui prennent leurs aises une fois les touristes partis. Le lendemain, nous gravirons les 217 marches pour admirer la vue sur le lagon avant de partir pour l’ilot Signal.

Un tricot rayé s’est imiscé dans l’image, le verrez-vous?

L’escale sera courte, la houle est forte. Nous rentrons sur Nouméa, y déposer le grand-père. Bon voyage et merci pour tout!

Escale au caillou (Nouvelle-Calédonie)

Le capitaine ira faire les formalités de sortie des Vanuatu par la route (enfin, la piste ou ce qu’il en reste après les déluges tombés), son dos s’en souviendra longtemps! Il en profite pour dépenser les derniers vatus en salade, carottes et …pack(s) de bière! On a le sens des priorités chez nous.

Le départ est sportif et mouvementé (comprendre que l’équipage était comme d’habitude nauséeux), puis tout s’est calmé, mais franchement calmé, au point de faire du sur-place voire… avec la houle et les courants contraires, un léger recul… tout ce qu’il faut pour le moral des troupes. Enfin, le caillou tant attendu pointe son nez, l’arrivée est superbe, la terre ocre et ses beaux rochers se détachent au loin… magnifique.

A la VHF, on perçoit un PAN PAN, un bateau en panne de moteur. Ils sont à plus de 4 heures de nous, dans notre direction. On veille donc imaginant qu’ils seront assez vite secourus. Point du tout, malgré le nombre de bateaux croisés. On se manifeste et retrouvons le bateau, en plein cagnard avec dessus un jeune couple. Greatwine va à leur bord pour les aider à attacher les bouts de remorquage et nous voilà repartis. Notre rejeton en profite pour connaitre tous les bons plans de Nouméa, il est maintenant incollable en Pizzerias et Hamburgers, l’aspect culturel est plus vague.

Une fois arrivés à Nouméa, nous avons la chance que leur bateau soit à coté de la baie de l’orphelinat où nos amis de Ty’Makao nous prêtent, super sympas, une bouée. Pour la trouver, rien de plus simple, ils nous indiquent leurs bateaux voisins, pas compliqué quoi… euh, un coup de vent d’ouest s’annonçant, la moitié des coffres est vide de bateau et nous…. nous faisons des ronds dans l’eau en nous demandant si on est au bon endroit ou si c’est une blague. On finira par prendre une bouée au hasard en croisant les doigts pour que le propriétaire ne soit pas trop grincheux! La vice-capitaine de Ty’Makao nous a balisé le terrain, et présenté virtuellement tous leurs amis, l’un d’eux sur Anatole viendra nous expliquer la situation. A nous de repartir pour nous mettre à l’abri dans la marina toute proche de Port Moselle, ce qui nous permettra de faire les formalités et qq courses. Et oui, le besoin se fait sentir très vite d’aller acheter des pantalons et des pulls, nous pelons de froid, l’eau est descendue à 24°!! Je trouve des magasins typiquement français (Celio, la Halle,..) mais, compliqué de trouver des pulls, il n’y aura que Carrefour pour nous sauver! Difficile pour nous de ne pas comparer avec Papeete, et ce n’est pas vraiment flatteur pour cette dernière. A Nouméa, nous avons l’impression d’être dans une ville presqu’européenne du sud, avec de belles rues, propres, de nombreuses constructions modernes et dynamiques, et des baies bien sympas pour prendre un verre ou diner.

Les premiers jours passent finalement rapidement, pleins de rendez-vous administratifs ou médicaux (la réparation de fortune de mon chicot n’aura duré que deux semaines) et le capitaine souffre de l’épaule. Le couple que nous avons remorqué nous invite à diner baie des citrons, on passe un très bon moment, jusqu’à réaliser qu’ils connaissent très bien Ty Makao et surtout qu’ils sont tous les deux kinés, dont Matthieu a été recommandé par le medecin vu par le capitaine… le monde est petit et tourne en rond!!

Très bon souvenir pour tous! Merci les amis

Ils nous prêtent en plus leur voiture, on en profite pour explorer les alentours et un samedi, nous nous retrouvons à faire une jolie randonnée au mont Koghi, couplée avec une déjeuner dans une auberge savoyarde (si si, c’est possible). L’après midi fut consacré à l’élimination de la fondue dans un accrobranche qui ravira tout le monde (j’ai passé mon tour mais l’ai -presque- regretté).

Impossible de ne pas passer au retour chez Décathlon, le magasin qu’il nous fallait et qui avait la bonne idée d’être en solde. Nous voilà parés pour la suite de nos aventures en chaussures de marche et autres matériel plus ou moins indispensable. Le coût de la vie est hallucinant on trouvait la Polynésie chère mais maintenant elle nous apparait beaucoup plus abordable. Finalement, le capitaine a eu raison de faire son plein de bières australiennes au Vanuatu!

Nous faisons également connaissance des autres bateaux familles de la baie de l’orphelinat très sympas, on se plait bien ici!

Sept années depuis l’arrivée de Triple A… un jour pareil ne se manque pas! Nous faisons le décompte depuis tellement longtemps, que nous ne pouvions pas louper la date. Un déjeuner à la crêperie est improvisé… les galettes sont bonnes et nous rappellent plein de bons souvenirs, la vue est superbe également pour ne rien gâcher. Incroyables, les « gens du restaurant » savaient que c’était son anniversaire et lui apporteront une jolie bougie sur sa boule de glace!! Trop forts les Nouméains!

7 ans, l’âge de raison???? Et puis quoi e,ncore?

Les cadeaux arriveront le soir, un arc trouvé chez notre ami Décathlon et … un microscope. Le bonheur pour notre explorateur qui partira à la recherche de toute bestiole présente sur le bateau… Qu’ouie-je donc il y aurait des charançons dans mon riz?

Le week-end approchant, nous sortons de Nouméa pour aller à l’ilot Maître, en face de Nouméa puis retrouver d’autres bateaux à la baie de Timbia. Les enfants sont ravis, pleins de copains, des barbecues sur la plage, le bonheur est total (au CNED près bien entendu).

Dur de rentrer, mais nous devons finaliser des rendez-vous pour la vente du bateau et nous avons Jéremy d’Infinity qui est de passage à l’occasion de la vente de son Outremer 45. Occasion de le revoir avec plaisir d’autant plus qu’il nous confie son Tiwal de compét’ le temps de trouver un acheteur en NZ… 6 marins aux anges à bord de 6Gone!

Pour finir sur cette belle étape calédonienne, notre première participation à une régate, la One again (la One étant la bière locale, l’équivalent de la Hinano à Tahiti). 26 bateaux au taquet de toutes tailles, un principe simple: boire cul-sec une One à 8h du matin et foncer sur son bateau par tous moyens non motorisés et c’est parti! Nous assurons la première partie (bière et ramage jusqu’au bateau), le départ est sportif avec toutes ces embarcations puis… nous laisserons galamment les bateaux nous doubler au grand désespoir de Triple A! Pas sûre qu’il ait bien saisi le concept du « les premiers seront les derniers… » Il y avait une catégorie « caravane » pour les bateaux mais nous aurions bien innové une catégorie « semie-remorque », bien que nos cuves à eaux fussent vidées à cette occasion!! Bon, on arrivera quand même à la moitié du classement, on aurait surement pu faire mieux si j’avais été un peu plus attentive aux manœuvres…. et en n’oubliant pas d’ouvrir les taquets lors des virements!! Vue la pression à bord, je n’en menais pas large et donnais tout à la fin sur mon winch!!Dans la famille boulets, demandez la mère, vous êtes sûrs de gagner… Bon, l’honneur fut finalement sauf, nous sommes arrivés loin devant un privilège 465 (private joke pour Lotus!).

Et glou et glou….

on est contents d’être en polo 6gone, c’est juste qu’on le cache…

MO…TI….VES!

Le soir, une ambiance de feu sur l’ile Ouen pour célébrer les vainqueurs et autres joyeux équipages, le capitaine fut condamné à boire cul sec un infame breuvage, pour avoir eu l’outrecuidance de refourguer ses packs de bière australienne à la place de la bière locale!

Vous l’aurez compris, nous apprécions beaucoup cette escale néo-calédonienne, pleine de belles rencontres dans de très beaux paysages… What else?